Aux arts, citoyens !Le président du Centre Pompidou et celui du Palais de Tokyo ont donné rendez-vous à leurs habitués, et à quelques divas, afin de souligner l'importance de la démocratie pour l'art vivant.
| Brialy, Lockwood, renaud, Berger...
© Françoise Monnin |
C'est Jean-Jacques Aillagon, actuel président directeur général du Centre Pompidou et potentiel ministre de la culture de Jacques Chirac, qui avait donné le ton la semaine dernière, en invitant par courrier les amoureux de la culture et de la démocratie à se réunir ce mardi. Puis, samedi dernier, les directeurs du Palais de Tokyo, Jérôme Sans et Nicolas Bourriaud, ont proposé une assemblée générale ce lundi. Une centaine de curieux - étudiants en écoles d'art pour la plupart - se sont rendus à cette invitation, pour entendre quelques universitaires et des acteurs du monde de l'art d'aujourd'hui analyser la situation politique actuelle. «Chacun d'entre nous doit à présent mesurer ses responsabilités. Il faut combler le fossé creusé entre la vie politique et la vie quotidienne», a affirmé Nicolas Bourriaud. Aux premiers rangs, on reconnaissait, parmi les hauts fonctionnaires du ministère de la culture, Guy Amsellem, Bernard Blistène, et aussi les artistes Orlan et Leccia, ainsi que la philosophe Christine Buci-Glucksmann. Le consensus était total.
Tout comme au Centre Pompidou, quelques heures plus tard : là, les moyens mis en œuvre étaient plus spectaculaires, la presse plus nombreuse, le public plus vivant - composé notamment d'élèves des lycées de Seine-Saint Denis. Sur une estrade en plein air, quelques orateurs se sont succédé, parmi lesquels Laure Adler de Radio France, l'ancien ministre Jacques Toubon, le musicien Jean-Michel Jarre ou la chanteuse Line Renaud, si active dans la lutte contre le sida. Certains, comme Henri Salvador, Laetitia Casta, Catherine Lara, Yves Duteil, Marie-José Nat ou Madame veuve Pompidou, sont restés en bas de l'estrade, mais ont répondu aux questions des télévisions. A 12 heures, la manifestation a démarré, au son d'une musique de Luciano Berio. Puis Jean-Jacques Aillagon a ouvert les discours, en répétant «Vive la République». Laure Adler, à sa suite, a martelé : «La culture c'est le risque, la prise de risque. L'extrémisme c'est l'extermination de tout ce qui est différent». Jacques Toubon, à grand renfort de citations de Malraux et de Victor Hugo, a conclu «L'exception culturelle, c'est l'hospitalité». Jack Lang n'a pas eu le temps de monter sur scène. Au son du violon électronique de Didier Lockwood, qui clôturait l'événement, une heure plus tard, les centaines de badauds assemblés (parmi lesquels on reconnaissait ici et là l'artiste Villeglé, le marchand Templon ou l'historien d'art Werner Spies) ont entonné une Marseillaise, tandis que pointait le soleil.
| Françoise Monnin 01.05.2002 |
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