Sculpture gonflable, Franck David (2001), collection du FRAC © Françoise Monnin
Un tableau de Caravage du musée des Beaux-Arts et une vidéo de la collection du FRAC © Françoise Monnin
| | Le FRAC de Rouen, vingt ans aprèsLe Fonds régional d’Art Contemporain de Normandie, qui vient d’inaugurer un nouvel espace, présente une partie de sa collection au musée des Beaux-Arts.
La particularité de cette exposition est d’être présentée en vis-à-vis d’œuvres anciennes. «Cela nous a amusé de provoquer des décalages», explique Marc Donnadieu, le directeur du FRAC. Ainsi, dans la salle des marines d’Hubert Robert (1733-1808), une sculpture en plomb de Woodrow (né en 1948) évoque la guerre des Malouines. Près d’un tableau de Caravage, montrant le corps du Christ, une vidéo présente une jeune artiste, modelant un homme à partir d’une boule de glaise. A côté d’un tableau maniériste, la photographie d’une rose attire le regard ; ces deux dernières œuvres ont été rassemblées car, selon Marc Donnadieu, «elles ont en commun l’hystérie du détail». Les rapprochements sont formels, didactiques. Il n’y a qu’à côté du Portrait d’homme, signé Vélasquez, que Laurent Salomé, le directeur du musée, a refusé une production contemporaine.
Amadouer le public
Ce type d’exposition est en vogue depuis quelques années. On l’a vu à Londres, à Nantes et à Gand. Il permet au public féru d’art ancien d’apprivoiser la création contemporaine. Le FRAC espère ainsi attirer dans son nouveau local (un ancien garage d’entretien d’autobus), dans la banlieue de Rouen, un public bienveillant. Dans ce lieu, baptisé «Trafic», deux niveaux de 200 m2 chacun permettent de présenter une sélection, choisie parmi les 550 œuvres achetées depuis vingt ans à des créateurs vivants ; il s’agit d’un ensemble hybride, constitué de livres d’artistes, de verre contemporain, de photographies, de tableaux de peintres normands et de pièces monumentales acquises auprès de créateurs comme Guilleminot ou Hybert.
La Haute-Normandie montre la voie aux autres régions : les FRAC ne doivent plus se contenter d’acheter, ils ont aussi pour mission de présenter et d’expliquer.
| Françoise Monnin 13.07.2002 |
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