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Marché

Erik Jorgensen


Magnus Olesen


Où en est le design danois ?

La semaine parisienne qui lui est consacrée permet de faire le point sur la création des cinq dernières années.

A l'initiative de l'Ambassade de Danemark à Paris, six galeries et show-rooms français exposent des créations contemporaines danoises des cinq dernières années : mobilier et arts de la table. Première à ouvrir le bal, la galerie Meubles et fonctions, animée depuis 1959 par Pierre Perrigault. Les dimensions raisonnables du lieu favorisent une intimité appréciable pour ces créations qui de prime abord peuvent paraître froides. Le mobilier est posé sans mise en scène particulière, l'objet se suffit à lui-même : tables, chaises, paravents, bureaux dessinent ainsi les contours d'une jeune création danoise en pleine forme.

Une quinzaine de designers entre 35 et 45 ans qui, dans leur grande majorité, ont étudié au Danemark, se réapproprient un lourd et riche héritage en le passant au filtre ultra-contemporain. Leur démarche s'imprègne bien sûr des préceptes fondés par leurs aînés (Arne Jacobsen, Fritz Hansen, G. Agaard Andersen) le confort et la ligne, mais ils y associent leur oeil nourri à la fois des forêts, de la mer omniprésente de leur pays et de la surpropagation actuelle d'images, de musiques, d'information. A l'heure d'une mixité tous
azimuts, ils ont intégré le message en conservant la poésie des formes : elle se distille par exemple dans le paravent Shade d'Annette Egholm en forme de vague de tissu ajouré, ou encore dans la lampe à huile d'Erik Magnussen, qui laisse apparaître une flamme comme sortie d'un volcan. Il y a un petit grain de folie au royaume du Danemark !


 Yamina Benaï
21.09.2001