| Guy Tosatto
© Musée des Beaux-Arts de Nantes |
Guy Tosatto, l'express Nantes-GrenobleAlors qu'il ne dirige le musée des Beaux-Arts de Nantes que depuis un an, Guy Tosatto est nommé à Grenoble en remplacement de Serge Lemoine. Nous examinons son bilan nantais avec lui.
Quand avez-vous été nommé au musée des Beaux-Arts de Nantes ?
Guy Tosatto. Le 1er janvier 2001. J'ai commencé très jeune dans le métier en tant que premier conservateur du musée de Rochechouart, dans la Haute-Vienne. Ensuite j'ai pris la direction du Carré d'art de Nîmes.
Quelle a été votre politique d'expositions à Nantes ?
Guy Tosatto. J'ai essayé d'esquisser un dialogue entre l'art contemporain et l'art en général. Le meilleur exemple en est l'exposition Dialogue ininterrompu, l'an dernier qui proposait de faire réagir dix artistes contemporains sur les œuvres de la collection permanente. Décloisonner les époques et établir des liens entre les thèmes ont été mes principales préoccupations. Je n'ai jamais voulu figer la collection mais au contraire la faire évoluer.
Y a-t-il eu des expositions marquantes ?
Guy Tosatto. Ma première exposition-dossier autour du Saint Jean-Baptiste de Georges de La Tour proposée parallèlement à une nouvelle présentation d'art contemporain dans le patio central, traduisait déjà ma volonté d'associer un travail sur le patrimoine avec une ouverture sur l'art actuel. L'exposition Picasso en octobre 2001 a remporté beaucoup de succès. Bien qu'il s'agisse d'un grand nom de l'art moderne, nous avions choisi de présenter les œuvres de la collection Bernard Ruiz-Picasso correspondant à sa dernière période. Actuellement, nous proposons un parcours dans l'œuvre d'Helmut Federle. Mon désir est de donner une dimension pédagogique aux expositions et, ainsi, d'initier le visiteur à une période ou à un artiste choisi. J'ai d'autres projets comme l'exposition de la photographe Augustina Von Nagel et les acquisitions du FNAC en juillet ou encore Annette Messager en octobre prochain, à Nantes encore.
Une opinion sur le musée de Nantes ?
Guy Tosatto. C'est une collection qui a un fort potentiel. Si les œuvres des 17e et 19e siècles ont fait la réputation du musée, le 20e siècle reste modeste et ne permet pas encore un survol complet de tous les courants. Cependant les ensembles présentés ne manquent pas d'intérêt. Dernièrement, nous avons acquis deux œuvres d'Annette Messager et l'exposition Helmut Federle pourrait bien donner lieu à un nouvel achat. Avant de partir, je compte faire un ré-accrochage complet de tout le 20e siècle qui présentera ainsi ma manière d'envisager cette collection.
Un bilan positif ?
Guy Tosatto. Très certainement bien que mon temps d'action ait été écourté. Je suis heureux de prendre la direction du musée de Grenoble mais j'aurais préféré rester plus longtemps à Nantes pour pouvoir achever certains projets. L'expérience aura été positive avec, en plus, la satisfaction d'avoir fédéré un public plus large en faisant redécouvrir leur musée aux Nantais.
| Stéphanie Magalhaes 15.05.2002 |
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