Cuvée «Beaubourg» au ministère de la Culture

Reste-t-il quelqu’un au centre Pompidou ? C’est la question que l’on peut se poser à la vue de l’organigramme du nouveau ministère de la Culture, communiqué en fin de semaine dernière. Le directeur de cabinet, Guillaume Cerutti, inspecteur des Finances, a été pendant cinq ans (1996-2001) le bras droit de Jean-Jacques Aillagon, en tant que directeur général du Centre Pompidou. Retourné dans son corps d’origine, il a fait parler de lui cet hiver avec un rapport sur les musées français, qui remettait en cause l’organisation – et l’articulation - de la DMF (Direction des musées français) et de la RMN (Réunion des musées nationaux). Si le chef de cabinet, Dominique Vinciguerra, «représente» la province (il est secrétaire général de la préfecture du Loir-et-Cher), le chef adjoint de cabinet, Laurent Claquin, est lui aussi une jeune pousse de Beaubourg (adjoint au directeur de la communication). Du côté des conseillers, deux d’entre eux travaillaient également, depuis un an, au vaisseau amiral de l’art moderne et contemporain à Paris : Eric Gross (chargé du livre, de la lecture et des archives) et l’ancien directeur de la rédaction du «Journal des Arts», Emmanuel Fessy (chargé de la presse écrite, des arts plastiques et du marché de l’art).

Anne Magnant, qui était directrice de projet pour les métiers d’art au ministère, apporte son expérience au poste de conseiller chargé des musées, du patrimoine, des métiers d’art. Le cinéma et l’audiovisuel, deux des priorités de Jean-Jacques Aillagon, échoient à Marie-Claude Arbaudie, rédactrice en chef du «Film français» (politique du cinéma), à Mathieu Bineau (financement du cinéma) et à Yves d’Hérouville (politique audiovisuelle). Anne Miller, Eric Garandeau et Muriel Genthon sont chargés d’autres dossiers particulièrement sensibles aux yeux du ministre (respectivement simplification budgétaire, fiscalité, décentralisation). Hélène Duchêne, aux relations internationales, devra contribuer à recoudre les liens avec l’Italie… Elodie Ziegler (26 ans, chargée de la culture scientifique et d’internet) emploiera la fougue de sa jeunesse sur la question épineuse du musée de l’Homme et du Quai Branly. Le cabinet comprend à ce jour dix-neuf membres, dont huit ont moins de trente-cinq ans. Il doit être porté à vingt-deux avec l’arrivée de nouveaux conseillers chargés respectivement du dialogue social, du spectacle vivant, des musiques et de la danse.