Le chantier Lautrec est lancé

Depuis plusieurs années, le musée Toulouse-Lautrec d’Albi préparait cet évènement : la rénovation du palais de la Berbie et la nouvelle présentation des œuvres de l'artiste. La première phase du chantier vient de commencer et devrait se prolonger jusqu’en 2005. Durant trois ans, le bâtiment du 13e siècle, ancienne résidence des archevêques d’Albi, sera au centre de toutes les attentions. Une «Gazette du chantier» informera gratuitement les habitants de l’évolution des travaux. Le premier numéro vient de paraître, édité par le Syndicat mixte d’aménagement du musée Toulouse-Lautrec. Cette association réunit le Conseil général du Tarn, propriétaire des murs, et la ville d’Albi, légataire de la collection. Tous deux participent au financement à hauteur de 2, 1 millions d'euros. Le ministère de la Culture investit 3, 8 millions d'euros, la région Midi-Pyrénées 1, 6 millions d'euros et la Communauté européenne 300 mille euros. Au total plus de 10 millions d'euros seront nécessaires à la première phase de ce chantier.

La préoccupation majeure concerne l’activité du musée. Comment continuer à faire vivre un établissement en chantier ? Albi expérimente une méthode. «Côté musée, la surface d’exposition augmentant de 2 900 à 4 200 mètres carrés, le « parcours Lautrec » devrait s’étendre sur deux niveaux et permettre des accrochages plus légers et des rotations d’œuvres. En attendant ce résultat, une visite virtuelle permet au visiteur d’imaginer la future présentation. Côté ville, le chantier est installé sur le quai Choiseul, caché par une palissade de briques en trompe l’œil. Si des reproductions d’œuvres de Toulouse-Lautrec animent, pour le moment, la paroi, on peut envisager d’exposer des artistes contemporains ou des travaux d’écoles» explique Danièle Devynck, conservateur du musée.

Quatrième musée de Province par sa fréquentation, le musée Toulouse-Lautrec a reçu en 2001, près de 160 mille visiteurs. Le plaisir de découvrir Moulin Rouge-La Goulue ou Aristide Bruant dans son cabaret ne devrait pas être perturbé par les travaux. Seule la grue de soixante-dix mètres de hauteur, destinée à l’évacuation des gravats au-dessus des bâtiments, rappelle la nouvelle activité du lieu. «La cour d’honneur du musée va être creusée afin d’y aménager l’auditorium. Des archéologues suivront le déroulement des opérations. Un espace consacré aux expositions temporaires et une salle de conférence trouveront leur place sous la terrasse de Bernis». Une muséographie adaptée, une signalétique modernisée, une surface plus importante et un coût total de 21 millions d’euros (incluant les deux prochaines phases du chantier) devraient donner au musée la place qu’il mérite et apporter aux collections une nouvelle jeunesse.