CANNES, 15 mai (AFP) - Le Festival de Cannes s'ouvre alors que les indicateurs sont au vert pour le cinéma français, à 41,5% de parts de marché en 2001 dans une fréquentation en hausse, même si des nuages pèsent sur l'avenir de son financement. Le Centre national de la Cinématographie (CNC) publie à l'occasion de cette 55ème édition, ouverte ce mercredi par Woody Allen, son bilan annuel qui fait état d'une hausse de 12% de la fréquentation en 2001, à près de 186 millions d'entrées. Avec plus de 77 millions d'entrées, le cinéma hexagonal, dopé par l'effet "Amélie Poulain" mais aussi par une vingtaine de films à plus de un million, atteint un niveau inédit depuis 1986, alors que le cinéma américain enregistre un repli de 16,3% (46,4% des entrées). Le cinéma européen dans son ensemble occupe près de la moitié du marché (49,3%), grâce notamment à "Bridget Jones", "Billy Elliot", "Chicken run".
Comme la fréquentation, la production a connu un boom "historique" en 2001 avec 204 films agréés (33 de plus qu'en 2000), dont 172 d'initiative française, en raison du nombre élevé de films à petit budget. "Le seuil des 200 films agréés n'avait été dépassé que dans les années 70 et en 1981, avant que les films pornographiques soient exclus des mécanismes du soutien financier", note le CNC. Quant aux investissements, ils progressent de 13% par rapport à 2000 (de 803 à 905 millions d'euros). Près de 70% des investissements portent sur des films dont le devis est supérieur à 5 millions d'euros, alors que 72 films ont un devis inférieur à 2 M EUR, dont 42 inférieur à 1 M EUR(contre 22 en 2001). Le film le plus cher est "The pianist" de Roman Polanski (38,16 M EUR), en compétition pour la Palme, et 8 autre films ont un devis supérieur à 15 M EUR. Le bilan du CNC montre la capacité de renouvellement du cinéma puisque la moitié des films d'initiative française sont des premiers (53) ou deuxièmes longs métrage.
Dans le secteur de la distribution, le CNC constate un léger repli dans le nombre des sorties de films (506 contre 544 en 2000) mais le niveau demeure "largement supérieur à ceux atteints entre 1994 et 1998". La diminution observée l'an dernier est due à la baisse du nombre de films américains (-32). Quatre "majors", liées à des studios américains, dominent le classement des distributeurs et représentent plus de 55% du marché : UFD, liée à la Fox, GBVI (Disney), UIP (Paramount/Universal) et Warner Bros. En 2001, le parc de salles comptait 5.236 écrans (+126), regroupés dans 2 182 établissements, dont cent multiplexes qui représentent 22,2% des écrans mais près de 40% des entrées.
61,4% des Français (à 51,2% des hommes) sont allés au moins une fois au cinéma, soit 1,6 million de plus qu'en 2000. Les moins de 25 ans réalisent 39% des entrées et les plus de 35 ans, 44%. Une enquête de médiamétrie affine le portrait du public, "plutôt aisé, urbain" et instruit. En moyenne, chaque spectateur est allé 5,6 fois au cinéma en 2001, contre 5,2 fois en 2000, ce qui est l'un des taux les plus élevés d'Europe. Alors que depuis 1992, le prix moyen de la place augmentait moins vite que le coût de la vie, en 2001 un équilibre s'est instauré, note le CNC, et la recette moyenne par entrée est passée de 5,36 euros en 1999 à 5,46 l'an dernier. Les dépenses des ménages en programmes audiovisuels ont progressé de 7,5% en 2001 pour atteindre 6,9 milliards d'euros, soit plus double du niveau de 1990. "Le dynamisme du marché du DVD et l'augmentation de la fréquentation des salles de cinéma sont les principaux leviers de cette croissance", selon le bilan du CNC. Chaque foyer français a dépensé en moyenne 283 euros en programmes audiovisuels (contre 153 en 1990), dont près des deux tiers pour la télévision (65 euros de redevance, 66 euros en achat ou location de vidéo, 42 pour le cinéma et 110 en abonnements télé).
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