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Expositions

Michaux s’invite sur le pavé parisien

Le peintre-poète continue à faire parler de lui dans deux expositions qui traitent de ses affinités avec Zao Wou-Ki et de ses dernières recherches.


Photographie de l'exposition
© ADAGP / Galerie Kamel Mennour
Après l’exposition de ses frottages aux Abattoirs de Toulouse en novembre 2001 et les records de la vente Bolloré en février dernier (plus de 137 000 € pour le manuscrit autographe de Misérable miracle), Henri Michaux est à l’honneur dans deux galeries parisiennes. Chez Kamel Mennour, à quelques pas de l’Institut de France, l’artiste est confronté à un autre grand maître de l’écriture picturale : Zao Wou-Ki. La rencontre entre les deux hommes a eu lieu en 1948, par l’intermédiaire de l’éditeur Robert Godet. «Poète, peintre, artiste passionné par l'Asie, Michaux me pousse à travailler l'encre de Chine. J'avais moi au contraire, un préjugé défavorable pour un médium associé à la virtuosité et aux chinoiseries de la calligraphie orientale. Michaux m'a donc réconcilié avec l'encre de Chine, une activité "bénéfique", disait-il, bénéfique pour ma peinture» confie Zao Wou-Ki. Inversement, l’écrivain est séduit par le travail de l’artiste chinois et publie Lecture par Henri Michaux de huit lithographies de Zao Wou-ki. L’exposition rapproche les Peintures à l’encre de Chine (1958-1960) du peintre-poète et les encres de Zao Wou-Ki datant de l’hiver 2001. Hommage réussi.


Henri Michaux, Sans titre, 1974
Acrylique sur carton, 32,5 x 50 cm
© ADAGP / Galerie Thessa Herold
La galerie Thessa Herold choisit de présenter une sélection des dernières œuvres de l’artiste, sous le titre «Les années de synthèse 1965-1984». Une exposition qui succède à nombreuses autres déjà organisées dans les années 1990. En 1966, l’artiste expose ses Dessins de réagrégation et de désagrégation à la galerie Le Point Cardinal à Paris aux côtés des œuvres de Max Ernst, Antonin Artaud et Matta. C’est également à cette période qu’il commence à utiliser l’acrylique. Les œuvres présentées témoignent de nouvelles recherches relatives au rêve. Horizons colorés parsemés de signes ou de personnages, formes évanescentes et labyrinthes reviennent de manière récurrente et trahissent les différentes phases de création de l’artiste. «Je voulais dessiner la conscience d’exister et l’écoulement du temps» (Michaux, 1957).


 Stéphanie Magalhaes
25.05.2002