Accueil > Le Quotidien des Arts > Entre colliers et pendentifs

Expositions

Entre colliers et pendentifs

Le Centre Wallonie-Bruxelles propose une vision sélective de la création belge en matière de bijoux. Visite guidée par l'artiste Bernard François.


Thierry Bontridder
© Centre Wallonie-Bruxelles
«Les douze artistes présentés dans cette exposition sont déjà des figures connues dans le domaine du bijou contemporain» introduit Bernard François, créateur et galeriste à Bruxelles. Les pièces uniques occupent les vitrines tandis que les murs sont consacrés aux travaux des étudiants de l’atelier de design industriel de l’Ecole nationale supérieure des arts visuels (La Cambre). Marie Lechat travaille le métal et les morceaux de verre en hommage à Gaudi, dans cette création en argent réalisée l’an dernier à l’occasion du «Printemps du design» de Barcelone. Christian Wuytack, professeur d’émail, définit ce même thème sous une forme plus ludique en imaginant des fleurs aux couleurs chatoyantes. Le style «biomécanique» de Claude Wesel associe métaux précieux et travail à la cire perdue comme dans cette broche ou encore ce collier en ivoire et écaille de tortue. «Une des caractéristiques du bijou contemporain repose sur cette association débridée de matériaux». Michel Delpérée pourrait illustrer cette constatation par son collier en argent oxydé, caoutchouc et aluminium.


Bernard François
© Centre Wallonie-Bruxelles
Certains artistes favorisent un matériau comme Thierry Bontridder, créateur d’une série de couronnes découpées au laser et de ce grand collier entièrement articulé. Deux œuvres qui témoignent de la maniabilité du titane, métal d’une grande légèreté offrant d'intéressantes possibilités en termes de coloration. Bernard François l’utilise également. «J’ai commencé avec l’acier inoxydable puis l’aluminium anodisé, aujourd’hui c’est le titane» confie l’artiste. Dans la vitrine, plusieurs pièces réalisées à différents moments de sa carrière définissent l’évolution de ses recherches. Au centre, un pendentif créé pour l’exposition de Barcelone : «Je me suis inspiré à la fois d’un jeu pour enfant en forme de balle en caoutchouc et de photos de la Terre par satellite». Autour, un bijou conçu à partir d’un morceau de CD-Rom utilise les reflets de la lumière contrairement à deux autres pièces en aluminium sablé. Si le bijou peut servir à émettre une opinion politique (Patrick Marchal et sa montre anti-nucléaire), il retrouve toutes les caractéristiques de la parure féminine dans le travail de Doris Stein - qui utilise le végétal et l’argent - ou encore de Christine Keyeux qui ne travaille que le papier tressé et coloré.


 Stéphanie Magalhaes
12.06.2002