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Marché

Attribué au Frère Jean-Denis Attiret (1702-1768), Portrait de concubine en buste, huile sur papier épais, Chine, 18è s.,
53 x 41 cm
Est.: 200 000 / 300 000 FF


Sur la trace des empereurs de Chine

La vente d'art asiatique, organisée demain par les études Ricqlès et Poulain-Le Fur, montre des objets exceptionnels d’origine impériale.

Deux rouleaux de soie illustrant le voyage dans le sud de la Chine en 1751 de l’empereur Qianlong attirent tous les regards. Réalisés par le peintre chinois Xu Yang sur commande et enrichis de poèmes de l’Empereur calligraphiés, ils font partie d’une série de douze dont certains se trouvent dans les plus grands musées du monde : le musée Gugong à Pékin, le musée Guimet à Paris, le Metropolitan de New York qui a acquis le dernier rouleau passé aux enchères en 1988 chez Sotheby’s ou encore Musée Chéret de Nice. Le n°1 mesure environ 20 mètres et le 7e de la série près de 9 mètres. D’où l’écart des estimations : 1 million et 500 000 francs. Tous deux sont convoités par des musées, y compris par de courageuses institutions américaines, et d’importants collectionneurs asiatiques.

Comment sont-ils parvenus jusqu’à nous ? Le mystère demeure autour des circonstances de la sortie de ces pièces. On sait que la Cité interdite fut pillée il y a un siècle. Le catalogue indique que les lots viennent de la collection d’un certain « Monsieur S », un militaire français en poste à Pékin à cette époque. Selon l’expert Thierry Portier, le musée Guimet ne devrait pas les préempter car son budget a fondu du fait des travaux de rénovation. Mais il devrait peut-être emporter le lot n°133 issu de la même collection. A savoir, un grand coffret en laque rouge sculptée estimé 100 000 francs et dont le contenu d’origine, un rouleau peint d’époque Qianlong se trouve déjà au musée. La vacation propose aussi d’autres trésors impériaux en provenance de « Monsieur S » comme le portrait officiel de la concubine Chun-Hui d’époque Qianlong et un important sceau officiel en jade vert foncé de 1797 de l’empereur Tai Shang, estimés 500 000 francs chacun.


 Armelle Malvoisin
22.09.2001