KABOUL, 29 mai (AFP) - La reconstruction des bouddhas géants de Bamiyan détruits par les talibans n'est pas une priorité, selon les conclusions du séminaire international sur la réhabilitation du patrimoine culturel afghan qui veut d'abord préserver des sites en danger dans plusieurs régions du pays. Ce séminaire rassemblant l'Unesco, des experts internationaux et des représentants de l'administration afghane, visait à identifier les projets prioritaires devant être menés dans l'urgence. "Il faut sauver ce qui peut encore l'être", affirme l'Unesco.
"La reconstruction des bouddhas de Bamiyan n'a pas été estimée comme prioritaire, en revanche un projet de consolidation des falaises après le dynamitage des statues et des fouilles sur le site d'un troisième bouddha, couché, va bientôt débuter", a dit à l'AFP Sophie Boukhari, responsable de la communication de l'Unesco. La restauration des 600 grottes et fragments de peintures murales font également partie du projet pour le site de Bamiyan, dans le centre de l'Afghanistan, qui fut la principale attraction touristique du pays, notamment prisée par les Japonais. Le minaret de Djam, dans la province de Ghor (ouest), sera inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'humanité en juin 2002, a annoncé Sophie Boukhari. Comme il penche dangereusement, sa base sera consolidée et la circulation sera détournée pour éviter le site. Le site de Bamiyan pourrait lui aussi être inscrit à l'avenir sur la liste du patrimoine mondial de l'humanité d'après les mêmes critères que Hiroshima, Auschwitz et Robben Island (île-prison de Nelson Mandela, ndlr) : lieu de mémoire de la barbarie humaine, selon l'Unesco.
Un vaste projet sera mis en oeuvre à Herat, la grande ville de l'ouest. Il comprend la réhabilitation du centre historique, la consolidation du 5e minaret qui menace de s'effondrer et diverses restaurations. Des travaux seront également engagés à Balkh (nord) dans la mosquée abbasside (IXe siècle) la mieux conservée du monde, sur le site et le musée bouddhiste de Ghazni (sud-est) et au musée de Kaboul où les objets ayant échappé aux pillages seront restaurés. L'Afghanistan a connu un véritable désastre culturel au cours des 23 dernières années, marquées par de violents conflits armés. Des dizaines de sites historiques ont été pillés, détruits par les bombardements ou se sont dégradés faute d'entretien.
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