FIAC de poche sur le Vieux PortAyant abandonné ses ambitions initiales, Art Dealers Marseille propose une sélection restreinte mais cosmopolite de galeries.
| Mike et Kate à la campagne,
Katia Bourdarel, 2002, 70 x 50 cm,
photo argentique et broderie |
Pourquoi n'y aurait-il qu'une foire d'art contemporain en France, la FIAC, alors que de nombreux autres pays européens en ont deux ? Il y a cinq ans, une tentative de réponse a été apportée par le galeriste Roger Pailhas, alors doublement implanté à Paris et à Marseille (aujourd'hui seul existe l'espace marseillais) qui représentait plusieurs artistes de premier plan (Pierre Huyghe, Eija Lisa Athila, Dan Graham). En 1997, il s'agissait avec Art Dealers d'imposer une foire d'art contemporain à vocation régionale et internationale et ce, en dépit d'une situation économique inversement proportionnelle à l'étonnante vitalité de la scène artistique marseillaise. Depuis, Art Dealers n'a pas connu la croissance attendue, puisque le salon est passé des vastes espaces de la Friche de la Belle de Mai à celui plus restreint de la galerie Pailhas.
| Projet pour Art Dealers 2002,
Adrien Pécheur, conception 3D,
découpe numérique sur bois,
140 x 120 x 140cm |
Pour cette édition 2002, huit galeries ont été invitées, quatre parisiennes (Chez Valentin, Filles du Calvaire, Loevenbruck, Pièce Unique), deux belges (Damasquine et James Van Damme de Bruxelles), une américaine (Spencer Brownstone de New York) et une italienne (Continua de San Gimignano), auxquelles il convient d'ajouter quatre marseillaises dans leurs murs, confirmant la diversité géographique de cette manifestation qui se veut être la plus petite foire d'art contemporain du monde. Dans de telles conditions, il est clair qu'Art Dealers n'entre pas, en termes de masse de ventes (d'ailleurs non communiquées), en concurrence avec la foire de Bâle ou avec la FIAC. Les implications de cette micro-foire marseillaise seraient plus à chercher du côté de la déclaration d'existence du milieu local sur la scène de l'art contemporain. C'est ainsi que pendant les quatre jours d'Art Dealers, de nombreux événements sont organisés (défilé de mode, visites d'ateliers et d'institutions locales) à l'attention des collectionneurs qui se seront déplacés.
Cette manifestation est aussi l'occasion de faire découvrir à son public des travaux qui n'avaient pas été montrés à Marseille auparavant. Ainsi les personnages en ruban adhésif d'Olivier Blanckart (galerie Loevenbruck) et surtout A333 de Nicolas Moulin (galerie Chez Valentin), fiction en images subtilement accrochée. Dans cette série récente à l'esthétique technoïde, on discerne des fragments de bâtiments, d'objets volants et de sas aériens dans une lumière d'aube. Images fortes d'une foire «autre» qui mérite de se perpétuer.
| Frédéric Maufras 31.05.2002 |
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