Portrait d'Alcide d'Orbigny © Bibliothèque centrale M.N.H.N.
Toucanet à ceinture bleue, Quetzal resplendissant, planche 66 de l'Atlas des oiseaux parue dans Voyage dans l'Amérique méridionale
d'Alcide d'Orbigny © Bibliothèque centrale M.N.H.N.
| | D'Orbigny : un regard naturalisteLe Muséum d’Histoire naturelle fête les deux cents ans d'Alcide d'Orbigny, le voyageur érudit qui marqua la paléontologie et la géologie.
L’exposition de la galerie de Botanique du Jardin des plantes à Paris part sur les traces de l’un des plus célèbres explorateurs du 19e siècle : Alcide d’Orbigny (1802-1857). Divisée en quatre sections, la présentation retrace le parcours du naturaliste, depuis son voyage de 1826 jusqu’aux retombées scientifiques de ses recherches. Sensibilisé aux sciences naturelle dès son plus jeune age, Alcide d’Orbigny semblait être prédestiné à cette carrière de voyageur naturaliste au service du Muséum. C’est à 24 ans qu’il s’embarque pour une mission en Amérique du sud qui durera sept ans (1826-1833). À l’occasion du bicentenaire de sa naissance, le Muséum a sorti de ses réserves une infime sélection de pièces de la collection d’Orbigny. Au total, près de cent mille végétaux et animaux ont été rapportés de cette mission. Après avoir dépassé le Jaguar en pierre qui trône à l’entrée, le visiteur découvre les milieux naturels fréquentés par Alcide d’Orbigny. Un tatou nain, un cerf des pampas et un opossum naturalisés illustrent ses rencontres dans les forêts tropicales. Deux espèces de dauphin, découverts dans les fleuves de l’Amazonie bolivienne et du cap Horn font également partis des pièces conservées au même titre que les mille cinq cents spécimens d’oiseaux envoyés au Muséum entre 1830 et 1834. On peut ainsi observer un toucan incas, une sturnelle militaire, un colobri de Mulsant et une tortue charbonnière.
Au regard de son travail de relevés et de datation, la place d’Alcide d’Orbigny dans le domaine de la paléontologie est évidente. Qui aurait pensé qu’un jour la classification de ces petits coquillages, les foraminifères, servirait à guider la construction du tunnel sous la Manche? Ces organismes microscopiques ont, grâce à lui, retrouvé leur rang parmi les autres dateurs de couches stratigraphiques au même titre que les ammonites, également présentées. Une salle sombre dans laquelle plane une musique baroque de compositeurs boliviens, expose les envois documentaires conservés à la Bibliothèque nationale de France. Ces planches et cahiers illustrent la rigueur avec laquelle le voyageur avait observé la nature environnante, à l'image de cette succession de becs d’oiseaux mis en rapport avec les yeux ou encore les pattes du même animal. Des partitions inspirées de chants indiens, des notes de terrain ou des relevés botaniques, rarement présentés, constituent l’une des richesses de cette exposition. Deux squelettes fossiles, un paresseux marin et un dauphin-morse, marquent la fin de l’exposition et illustrent la continuité des recherches en Amérique du sud depuis le retour d’Alcide d’Orbigny.
| Stéphanie Magalhaes 10.06.2002 |
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