Colombie

CALI (Colombie), 9 juin (AFP) - L'artiste français Pierre Pinoncelli s'est coupé un doigt avec une hache dimanche à Cali (sud-ouest de la Colombie) «en hommage à Ingrid Betancourt», l'ex-sénatrice colombienne otage de la guérilla des FARC depuis le 23 février, au cours du Festival international des arts, a constaté l'AFP sur place. «Ingrid Betancourt symbolise le courage de tous ceux qui luttent contre la corruption, et c'est pourquoi je lui rends cet hommage», a déclaré l'artiste provocateur, après avoir sectionné la première phalange de l'auriculaire de sa main gauche avec une hache, à l'intérieur du musée d'Art moderne, La Tertulia, à Cali (470 km au sud-ouest de Bogota).
Alors candidate à l'élection présidentielle du 26 mai, Ingrid Betancourt, 40 ans, a été enlevée le 23 février par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC, marxistes), principale guérilla du pays avec 17 000 hommes, dans le sud de la Colombie, en compagnie de sa directrice de campagne, Clara Rojas. Après avoir tranché sa phalange, l'artiste a aspergé de son sang une pancarte où il avait écrit au préalable le sigle «FARC», et annoncé le «don» de son doigt au musée d'Art moderne, pour que «reste en Colombie une petite partie de (son) corps». «Vive la Colombie libre !», s'est-il écrié avant d'être conduit dans une clinique de Cali, troisième ville du pays avec deux millions d'habitants, pour y être soigné.
Connu pour ses provocations, cet artiste néo-dadaïste avait notamment aspergé d'encre rouge le ministre de la Culture de l'époque André Malraux, lors d'une exposition Chagall à Nice (sud-est de la France) en 1969. Représentant de l'école de Nice formée autour d'Yves Klein, Ben, Arman ou César, Pinoncelli avait multiplié depuis lors ses «performances», et attaqué «symboliquement» une banque à Nice en 1975, pour protester contre le jumelage de la ville avec Le Cap (Afrique du Sud) du temps de l'apartheid.

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