Drouot ne trouve plus preneurL'illustre maison de vente voit son rachat différé après le désistement de son dernier acheteur potentiel.
PARIS, 10 juin (AFP) - Drouot, temple des ventes aux enchères parisiennes, n'a désormais plus de candidat au rachat, le fonds d'investissement de la banque néerlandaise ABN-AMRO ayant jeté l'éponge, un mois après AXA Private Equity. Au siège de Drouot, dont les 106 commissaires-priseurs - regroupés en 65 études - doivent arrêter les statuts de la holding, lors d'une assemblée générale jeudi soir, le mot d'ordre, lundi matin, était «pas de commentaires».
Christophe Karvelis, directeur général d'ABN-AMRO Capital France, avait indiqué au quotidien La Tribune, dans son édition de lundi, «qu'il abandonnait le projet de reprise sans souhaiter commenter davantage sa décision». La proposition de rachat d'ABN-AMRO avait été faite le 7 février. Le feuilleton du rachat Drouot avait débuté en janvier avec l'intention annoncée par Pierre Bergé, président de Yves Saint-Laurent Haute Couture, de «créer une marque Drouot à l'égal de Sotheby's et de Christie's», désormais actives sur le sol français. Un mois plus tard, l'homme d'affaires abandonnait la partie, tandis que d'autres racheteurs potentiels se présentaient : la société d'investissement Barclays Private Equity (BPE), ABN-AMRO et enfin, le 25 mars, l'assureur Axa. En outre plusieurs offres partielles, concernant le seul pôle presse - La Gazette de l'Hôtel Drouot, Le Moniteur des ventes et leur pôle Internet -, faisaient monter les enchères. Il semble que la complexité du dossier ait découragé les meilleures volontés. Courant mai, la société d'investissement Barclays Private Equity, sans vouloir confirmer ou démentir son abandon, déclarait à l'AFP au moment du retrait d'Axa, qu'elle-même était «en retrait sur ce dossier compliqué». «C'est un dossier complexe, une transaction difficile, où les 110 actionnaires ont chacun des enjeux et des intérêts personnels à considérer et la nécessité de se moderniser», notait Olivier Millet, directeur général de la BPE.
Me Jacques Tajan, premier commissaire-priseur de France au sein du groupe de luxe LVMH, estimait quant à lui : «Il est temps de cesser cette valse hésitation, ce plus je vends-je ne vends pas plus qui a découragé jusqu'à présent les investisseurs. C'est cette indécision qui nous a empêché d'aller de l'avant, de prendre en main notre avenir». Désormais, il appartient à Drouot, qui contrôle trois lieux de ventes parisiens (Richelieu, Montaigne, Paris-Nord), l'hebdomadaire La Gazette (60 000 exemplaires) et Le Moniteur des ventes, qui paraît tous les quinze jours, de définir son avenir. Les enchères réalisées par la maison de vente se sont élevées à 701,3 millions d'euros en 2001.
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