Bâle 2002 : un bilan forcément positif…La grande foire suisse, vitrine du marché de l’art contemporain, vient de fermer. Organisateurs et participants concordent dans leurs appréciations.
| Ann Lee in Anzen Zone, par Dominique
Gonzalez-Foerster, 2001
Galerie Jennifer Flay |
Est-ce la lame de fond suscitée par les événements du 11 septembre ? Dans les manifestations internationales, on semble avoir pris l’habitude de formuler des prévisions très prudentes. Puis de se féliciter lorsque les résultats démentent les inquiétudes… De par son volume d’affaires, Bâle pouvait risquer : c’est la première place de marché et un frémissement négatif aurait été rapidement intérprété par les mille cinq cents journalistes présents. Il semble qu’il n’en a rien été. Pour Samuel Keller, le directeur, il s’agit d’une édition historique, au moins de même qualité que celle de l’an dernier, déjà exceptionnelle, même si l’on comptabilise, avec cinquante mille entrées, une baisse de 10% du nombre de visiteurs.
Satisfaction française
Moins susceptibles de partialité, les exposants français portent un jugement similaire. Chez Chantal Crousel, on se dit très satisfait, et notamment du bon accueil réservé aux jeunes artistes français. « Nous sommes très contents, le marché se porte bien, estime Jennifer Flay, Le Monde s’est fait l’écho de la vente d’un Gilles Barbier mais Claude Closky ou Dominique Gonzalez-Foerster ont suscité le même intérêt. Nous avons rencontré de nouveaux clients. C’est d’ailleurs l’une des motivations de notre présence à Bâle : élargir notre réseau. » La Galerie de France est présente depuis vingt ans à Bâle : dix ans au rez-de-chaussée, puis dix ans au premier étage. « Nous avons à Bâle un véritable ancrage, résume Catherine Thieck. Nous n’avons pas de jeunes artistes « hot » mais nos artistes, c’est-à-dire notre regard, se vendent tous, de Martial Raysse à Rebecca Horn. Chaque année, je suis séduite par la qualité des rapports avec les confrères, les artistes, les collectionneurs. »
Un médiateur pour quoi faire
Un bémol, tout de même : l’institution, cette année, d’un médiateur, est passée à peu près inaperçue. Toni Stooss nous a confié n’avoir eu que deux affaires à traiter - dont l’une portait sur une commande de photographies non livrées mais qui ont pu être substituées. Si la communication semble avoir été insuffisante, on peut aussi penser que les galeristes et les acheteurs rechignent à résoudre les conflits en présence d’une tierce partie. Dans l’attente d’un bilan avec la direction de la foire, Toni Stooss reste philosophe : « C’est comme à l’église ou dans les élections françaises : on sait pourquoi les gens viennent mais on ne sait pas pourquoi ils ne viennent pas…»
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