Le vol n'était pas si parfaitLe conservateur du musée Chéret à Nice vient d'être reconnu coupable de complicité de vol d'un Sisley et d'un Monet.
NICE, 18 juin (AFP) - L'ancien conservateur du musée Chéret de Nice devra s'expliquer à partir de mercredi devant la cour d'assises des Alpes-Maritimes sur la rocambolesque mise en scène qu'il est accusé d'avoir imaginée pour masquer le vol d'un Sisley et d'un Monet par deux complices présumés dans son musée des Beaux-Arts.
Le 21 septembre 1998, Jean Fornéris avait dû suivre, sous la contrainte, deux hommes, venus le chercher à son domicile, au petit matin, selon ses dires. Armés d'un fusil à pompe et d'une arme de poing, lunettes noires ou casquette, ils l'avaient obligé à monter dans son véhicule pour se rendre au musée, avait expliqué le conservateur. Après avoir neutralisé la gardienne et un technicien, les deux hommes avaient ensuite enfermé leurs trois otages, bâillonnés et ligotés, dans une bibliothèque, où ils étaient parvenus à se libérer. Le conservateur avait aussitôt donné l'alerte, avant de constater la disparition de deux tableaux en dépôt de l'État, deux huiles sur toile de Claude Monet (1840-1926) Falaises près de Dieppe de 1897 et d'Alfred Sisley (1839-1899), Allée de peupliers de Moret, peinte en 1890.
La PJ de Nice avait relevé quelques invraisemblances et noté des contradictions dans la déposition de Jean Fornéris, a priori la principale victime de cette agression puisqu'il assurait avoir été pris en otage. Les enquêteurs, envisageant l'hypothèse d'une mystification, ont fait le lien entre Jean Fornéris et d'éventuelles mauvaises fréquentations, notamment un ami avec lequel il était resté très lié, l'un de ses co-accusés, Didier Vorelli, 42 ans. Jean Fornéris, 57 ans, placé en garde à vue, avait passé des aveux. Mis en examen pour vol à main armée, il avait été laissé en liberté. Ces faits ont été depuis requalifiés en complicité, pour l'aide apportée par l'ex-conservateur, notamment les renseignements fournis pour ce vol et la séquestration de deux employés. Une opération policière avait permis de retrouver les deux toiles volées, intactes, dans un bateau en réparation dans le port de Saint-Laurent-du-Var (Alpes-Maritimes) ainsi que l'arrestation des deux complices présumés, Didier Vorelli et Luc Ahlambra, 37 ans. Le procès est prévu jusqu'à jeudi.
par Marc FENOUIL
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