Hérouard Ch., illustration pour Les Derniers Jours d’Ys-la-Maudite, roman des temps légendaires par Georges G. Toudouze, Morlaix, 1947
Félix Labisse, Esquisse de décor pour Le Roi d’Ys d’Eugène Lalo, Bibliothèque-musée de l‘Opéra, Paris © ADAGP
| | Ys ou l’Atlantide bretonneLe musée départemental de Quimper fait revivre la légende médiévale.
En un temps que l’on situe aux premiers siècles du Moyen Âge naquit la cité d’Ys. Construite en baie de Douarnenez par le roi Gradlon le Grand pour sa fille Dahut, la ville connut un sort similaire à l’Atlantide, engloutie par les eaux. Le roi seul décidait de l’ouverture de la puissante digue qui protégeait la cité. Déguisé en prince, le Diable séduisit la jeune princesse qui lui donna les clés des écluses. La ville fut aussitôt dévastée par les flots. La colère divine fut apaisée par la noyade de la princesse. « Les personnages de la légende sont restés très présents dans la ville comme en témoigne la cathédrale Saint-Corentin. Depuis plusieurs années, le musée départemental breton enrichit ses collections sur ce thème par des acquisitions régulières », précise Philippe Le Stum, commissaire de l’exposition.
Un thème en vogue
Les premières évocations de la légende remontent à la fin du IXe siècle avec La Vie latine de saint Guénolé. Le thème prend ensuite toute sa mesure au siècle du Romantisme. Parmi les domaines les plus influencés par ce mythe figure l’opéra, en l’occurrence Le Roi d’Ys d’Édouard Lalo en 1888. « Cette légende a influencé de nombreux artistes des XIXe et XXe siècles. Nous présentons La fuite de Gradlon (1884) par Évariste Luminais, deux vitraux de Pierre Toulhoat, des gravures qui accompagnaient les textes de Georges G. Toudouze (Derniers jours d’Ys la maudite, 1947), un pastel de Lévy-Dhurmer mais aussi des maquettes de costumes et de décors d’opéra. »
Le grand plongeon
L’exposition prend le parti de raconter une histoire. Tout au long du parcours, des citations de La Complainte d’Olivier Souêtre, en breton et en français, ponctuent les différentes sections. « La scénographie est très spectaculaire. Le muséographe, Frédéric Beauclair, a choisi de présenter les œuvres dans des vitrines fermées par un simple tulle. Grâce à des cloisons en forme de vagues, les visiteurs découvrent l’exposition comme des plongeurs. »
| Stéphanie Magalhaes 04.07.2002 |
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