Van Gogh à la lettreEn attendant la publication de la correspondance complète de l’artiste, prévue pour 2008, le Van Gogh Museum en présente un avant-goût.
| Lettre 401, de Vincent à Theo avec
dessin
© Van Gogh Museum, Amsterdam |
«Cette exposition montre que les lettres de Vincent Van Gogh sont plus que des mots et que leur étude nous apporte énormément sur la vie du peintre. Une lecture attentive nous a révélé un certain nombre de détails importants sur l’artiste : que lisait-il ? De quand date sa première lettre ? Si l’étude de ces documents paraît simple à première vue, il faut y ajouter l’angoisse d’un travail sur des pièces originales et la difficulté d’en traduire le contenu exact» explique Hans Luijten, commissaire de l’exposition. Le Van Gogh Museum conserve près de neuf cents lettres qui constituent l’une des plus importantes collections au monde dans ce domaine.
| Lettre 171, de Vincent à Theo
avec dessin
© Van Gogh Museum,
Amsterdam |
Sous la plume de l’artiste
L’organisation du système postal des années 1850-1870 facilite la correspondance de l’artiste avec sa famille et ses amis. L’exposition est conçue autour des différentes problématiques rencontrées par les éditeurs pour reproduire ces documents. Van Gogh avait pour habitude de changer d’écriture en fonction de ses humeurs ; on trouve ainsi dans ses lettres manuscrites des mots écrits plus larges que d’autres, des termes soulignés ou des triples exclamations. Parmi les correspondants de l’artistes, Théo figure en première position avec trente-sept lettres de sa main, mais on peut également citer John Peter Russell et Paul Gauguin. L’exposition présente, côte à côte, une quarantaine de documents écrits et plus de cinquante photographies, aquarelles, gravures et peintures.
Une édition sauvetage
Ce n’est pas la première fois que les lettres de Van Gogh sont publiées. Peu de temps après sa mort en 1890, le Mercure de France fait paraître une partie de sa correspondance. Il faut ensuite attendre 1914 et le travail de la veuve de Théo pour obtenir une édition complète. Des omissions de phrases ou de passages entiers rendaient en effet ces éditions tronquées. Une autre priorité rendait le travail du Van Gogh Museum indispensable : les dégâts causés par l’encre. Dans quelques décennies, certaines de ces lettres seront devenues illisibles…
| Stéphanie Magalhaes 08.07.2002 |
|