Claudia Triozzi et sa danse des voilesMaisonneuve, une nouvelle galerie parisienne, mise sur de jeunes talents.
| Family tree © Claudia Triozzi |
Bien que la rue Louise Weiss n'ait cessé d'attirer de nouvelles galeries depuis cinq ans - confirmant la place prise par le XIIIème arrondissement comme deuxième pôle d'art contemporain à Paris (après l'axe Beaubourg-Marais) -, de nouvelles initiatives continuent d’éclore çà et là. Grégoire Maisonneuve vient ainsi de créer une galerie (sous le statut d'entreprise individuelle), à deux pas du Père Lachaise. La galerie Maisonneuve, qui surplombe Paris du 5e étage au 24-32 rue des Amandiers, a été inaugurée le 15 février dernier. En l’espace de deux expositions, elle a déjà énoncé son programme, basé sur de nouveaux talents. Le jeune galeriste, après avoir été assistant chez Chantal Crousel et à la Galerie Durand-Dessert, avait déjà lancé, à l'automne dernier, un site internet (http://217.174.192.66) sur lequel on trouve des oeuvres en ligne de plusieurs artistes et collectifs : Patrick Bernier, Ludovic Burel, Dr Brady, Claude Closky, Rainer Ganahl, Gianni Motti et Teleferique. Toutefois, «pour donner une visibilité aux artistes dont j'apprécie le travail, cette galerie devenait fondamentale. Elle se veut ouverte à d'autres champs disciplinaires : danse, chorégraphie, travaux sonores», explique Grégoire Maisonneuve, qui va exposer Rainer Ganahl, Alexandre Périgot et Lincoln Tobier à la rentrée.
| Family tree © Claudia Triozzi |
Mélopée envoûtante
Alors que l'exposition inaugurale était consacrée au travail de Jan Kopp, la galerie est actuellement investie par une installation de Claudia Triozzi. Cette danseuse-chorégraphe d'à peine trente ans a déjà exposé à la dernière Biennale de Lyon et au Kunst Palace de Düsseldorf, mais il s'agit de sa première exposition personnelle dans une galerie. Pour l’accueillir, l'espace a subi une métamorphose : des rideaux de voile sont étendus de part et d'autre, constituant un réceptacle à l'intérieur de la galerie. Trois cibachromes sur caisson lumineux montrent des personnages qui jouent avec un voile, et une vidéoprojection fait apparaître, dans un lent mouvement panoramique, des personnages voilés, assis dans une salle de classe. Le tout est accompagné d'une bande-son aux intonations punk-rock, composée par Xavier Boussiron. Se détachent alors les paroles suivantes :
«I don't speak English very well...
but the name of my mother is Vera
It is my level, It's my level, It's my level»
Le spectateur se voit placé au coeur d'un rituel tout autant indéfinissable qu'envoûtant, comme l'est la voix de la chanteuse.
| Frédéric Maufras 12.07.2002 |
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