Douce France, j'explore tes paysagesDe janvier 1998 à janvier 2002, le photographe Jean-Pierre Gilson a traqué les paysages de France. Compte-rendu de ses déambulations entre la campagne basque et les îles polynésiennes…
«Je cueille les photos comme on cueille les champignons». Jean-Pierre Gilson résume ainsi son travail de photographe sur les routes de France. Après deux ouvrages sur l’Écosse et l’Irlande, il relève un nouveau défi : réaliser un livre sur les paysages français. «Je souhaitais montrer la France profonde, celle que l’on découvre en parcourant les départementales. Je n’ai pas de méthode particulière, c’est un peu la promenade de Monsieur tout le monde». Département par département, ces photographies définissent des lieux, fixent des ambiances et laissent voguer l’imagination du lecteur au fil des pages. Ainsi, le château de Chambord se transforme en fantôme de la Loire, le cinéma de Merlimont semble sorti tout droit d’un polar américain tandis que la port de Dunkerque n’est pas sans évoquer certaines toiles de Spilliaert.
Paysages intimistes
Comment photographier la France sans sombrer dans les écueils du déjà vu ? «Outre l’expérience de vingt-cinq ans de métier, il y a une grande part de chance». Se trouver devant le Mont Saint-Michel à l’instant même où un berger rassemble ses moutons, saisir le pont du Gard quelques minutes après l’orage... Sur les trois cents photographies présentées dans cet ouvrage, certaines restent pourtant très proches des clichés traditionnels, comme cette vue du jardin de Claude Monet à Giverny ou encore ces cerfs surpris en forêt de Compiègne. Jean-Pierre Gilson n’utilise aucun effet si ce n’est des temps de pauses prolongées donnant parfois des résultats assez surprenants comme ce tourbillon de feuilles à Bosco di Coscione, en Corse. Si les grands monuments sont représentés, ce sont plutôt les «petits paysages intimistes» qui intéressent le photographe.
| Stéphanie Magalhaes 10.10.2002 |
|