Haro sur le PradoLes riverains du musée madrilène s'opposent à son extension.
L'agrandissement du prestigieux musée madrilène du Prado se heurte à une opposition farouche des riverains, qui se dressent contre le déplacement du cloître de Jeronimo, classé monument historique, et qui pourraient arriver à faire stopper les travaux.
L'association de défense du quartier de Jeronimo, opposés au projet d'agrandissement du Prado, a obtenu gain de cause au Tribunal Suprême et les travaux pourraient être stoppés, s'ils réussissent à réunir une caution de 1,2 million d'euros.
Le cloître de Jeronimo (XVème siècle), démantelé à cause des travaux, doit à terme être remonté dans le nouveau bâtiment du musée, dessiné par l'architecte du musée Thyssen de Madrid Rafael Moneo.
L'association du quartier, un des plus cossus de la capitale espagnole et à l'architecture très homogène, se dresse contre cette «atteinte au patrimoine national», et contre le projet du nouveau bâtiment, un imposant «cube» futuriste rouge, qui «défigurera leur quartier». Afin de réunir la somme demandée par le Tribunal, l'association a ouvert plusieurs comptes dans différentes banques madrilènes, et espère obtenir le soutien populaire.
«Nous avons déjà reçu de nombreux appels de soutien venant de tout le pays», a déclaré à l'AFP Paloma Gomez Embuena, secrétaire général de l'association. "Cela fait des années que nous luttons, et nous irons jusqu'au bout. En un jour, nous avons réuni 1.200 euros. J'ai confiance, je sais qu'on y arrivera», a-t-elle ajouté.
Ce projet d'annexe de 16 000 mètres carrés, destinée à héberger les expositions temporaires, la bibliothèque et les ateliers de restauration du musée, fait partie d'un vaste plan de restructuration, de 330 millions d'euros, approuvé par le Parlement espagnol en 1995 pour désengorger et moderniser le musée, qui reçoit chaque année 1,8 million de visiteurs venant admirer le Greco, Velazquez et Goya. Alors que de nombreux musées dans le monde ont été réformés dans les années 70 et 80, aucune restructuration n'a encore été entreprise au Prado, créé en 1819.
«Je serai ravi d'expliquer réellement le projet aux habitants du quartier», a déclaré mercredi Rafael Moneo au journal espagnol "La Razon". "Nous ne pouvions pas faire autrement que d'absorber le cloître dans le nouveau bâtiment, comme cela a déjà été fait ailleurs. Mais sincèrement, le cloître de Jeronimo, qui était abandonné, sera mis en valeur grâce à ce déplacement.
Tout l'agencement du bâtiment se fera autour de lui».
Le nouveau bâtiment permettrait au Prado d'organiser des expositions temporaires sans avoir à décrocher les tableaux de l'exposition permanente.
Il permettrait de mettre en valeur d'inestimables collections, et de sortir des réserves des oeuvres que ne peuvent pas admirer les visiteurs.
«Les travaux d'agrandissement du musée sont indispensables, et il serait dramatique pour nous de les arrêter», a déclaré au quotidien El Mundo, Miguel Zugaza, nouveau directeur du musée. «Il y a une grande ignorance du nouveau projet d'agrandissement, et le cloître de Jeronimo ne sera pas détruit, mais au contraire mis en valeur dans le nouveau bâtiment», a t-il également souligné.
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