Vase fleuri, vers 1650.
© Instituto Camoes, 2000
Júlio Pomar, Le Poète Fernando Pessoa, station «Alto dos Moínhos»,
métro de Lisbonne, 1988
© Instituto Camoes, 2000
| | Le bleu des azulejos portugaisUne collection de carreaux de céramique peints, témoins historiques ou expressions contemporaines, est présentée à Paris.
Décors architecturaux et éléments de décoration intérieure, les azulejos contribuent à donner une image chatoyante du Portugal. Les panneaux exposés évoquent l’histoire d’une culture influencée successivement par l’art islamique et l’esprit Renaissance, mais aussi par l’exotisme des grandes découvertes. En 1503, le roi Don Manuel I importe des carreaux de majolique hispano-mauresque de Séville pour décorer le Palais de Sintra. L’exposition s’ouvre sur l’un de ces carreaux marqués d’une sphère armilliaire semblable à celle qui figure au centre du drapeau national. Présentés sur des cimaises blanches, à l’image des façades blanchies à la chaux des habitations portugaises, ces panneaux de grandes dimensions donnent une idée de l’ampleur des décors. Un lambris d’escalier, orné d’angelots et de grotesques, provenant de l’ancien couvent de Sao Bento da Saù de Lisbonne (1630), ou un devant d’autel du couvent de Semide de Coimbra (1670) entraient dans la composition décorative de bâtiments religieux dont les murs étaient souvent recouverts d’azulejos. L’influence des Pays-Bas se fait sentir dès le XVIIe siècle ; on ne sera donc guère étonné par cette nature morte au Vase fleuri (1650) qui évoque certaines peintures du siècle d’or hollandais.
L’identité urbaine du Portugal
Généralement de format rectangulaire, certaines pièces rivalisent de prouesses par des contours dentellés. Ainsi, en est-il du panneau de Notre Dame de Carme et l’Enfant Jésus (1770-80) de Coimbra ou de ces personnages masculins et féminins destinés à accueillir les visiteurs. Ce n’est qu’au XVIIIe siècle qu’apparaissent les signatures d’artistes : Bartolomeu Antunes, Nicolau de Freitas ou le monogramme PMP, auteur de La Dame à la coiffeuse (1720). Le tremblement de terre de Lisbonne en 1755 et la reconstruction de la ville donnent un nouvel élan à la production. Les motifs à patron et les décors estampillés sont mis au point au XIXe siècle, en réponse aux nombreuses commandes de décorations de façades. Une esthétique moderne voit le jour dès 1910 avec des créations comme Les Rois mages (1945) de Jorge Barradas ou La Composition abstraite (1954) de Manuel Cargaleiro. L’art de l’azulejos continue à séduire les artistes… à l’image d’Eduardo Nery dans Vibration II, qui associe céramique ancienne et contemporaine dans un jeu d’échiquier. Si le musée des Azulejos de Lisbonne conserve un certain nombre de pièces, il faut ensuite errer dans les rues de la ville et se perdre dans le métro de Lisbonne pour découvrir Le Poète Fernando Pessoa (1988) de Júlio Pomar à la station «Alto dos Moinhos» et les Hiboux (1988) de Maria Helena Viera da Siva en s’arrêtant à «Cidade Universitaria».
| Stéphanie Magalhaes 20.07.2002 |
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