François Perrier, Le Laoccoon, 1631, huile sur panneau, 63 x 47 cm
© Galerie Eric Coatalem
François Perrier, Le Temps coupe les ailes de l'Amour,
© Paris, Bibliothèque nationale de France, Département des estampes et de la photographie
| | François Perrier, un maître oublié du 17e siècle françaisAprès avoir réhabilité Lubin Baugin et ses natures mortes, la galerie Eric Coatalem s’intéresse à un autre contemporain de Poussin.
Après Vouet, Vignon, Blanchard ou Stella, toute une génération d’artistes français accourt à Rome pour renouer avec l’antique et se mettre au fait des innovations italiennes. Ils en rapportent dès 1625 des œuvres qui ravissent une clientèle française entreprenante et curieuse. François Perrier (1584-1650) fait partie de ceux-ci. Entre ces deux séjours à Rome, dans les années 1630-1640, il travaille à Paris aux côtés de Vouet. C’est à cette époque qu'Eric Coatalem a choisi de consacrer une exposition qui réunit six tableaux de grand format et une centaine de gravures appartenant à des collectionneurs privés. Fidèle a sa volonté de faire redécouvrir les « peintres oubliés », il invite à prendre la mesure d’une œuvre demeurée dans l’ombre des plafonds de la Galerie de l’Hôtel de la Vrillière de Paris.
Alvin Clark, conservateur au cabinet des dessins du Fogg Art Museum à l'université de Harvard, nous a guidé dans cette redécouverte. Novatrice, cette œuvre l’est déjà par sa technique. Dans ses eaux-fortes, comme le surprenant Temps coupe les ailes de l’Amour, Perrier retrouve avec brio la double impression en noir et blanc sur papier coloré qui avait été abandonnée depuis la Renaissance. Originale, elle l’est aussi par sa synthèse stylistique car si l’influence de Simon Vouet et de Lanfranco est souvent évoquée, on ne peut manquer de sentir un Van Dyck derrière la nature morte d’une armure métallique au premier plan d’Apollon dans la forge de Vulcain ou dans la petite chaumière à l’arrière de la Sainte Famille aux deux anges. Mais ce qui surprend sans doute le plus dans ces œuvres aux sujets religieux et mythologiques, c’est leur étonnante iconographie. À ce titre, on ne peut manquer de s’attarder sur Le sacrifice d’un roi. Quel est donc ce monarque qui, sous les yeux de deux ecclésiastiques, est sur le point d’être décapité par une femme bourreau ? Même Pierre Rosenberg planche encore sur cette énigme...
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