L’art contre AlzheimerUne sélection de soixante œuvres, créées au profit de la recherche sur la maladie d’Alzheimer, sont exposées à l’espace Pierre Cardin en attendant la vente de Maître Cornette de Saint-Cyr chez Drouot Montaigne.
| Légende : Franck David, Qui
voit des clefs de sol, qui voit des
framboises de feu, 2001,
Diasec, 80 x 120 cm. © D. R. |
PARIS. Organisée par l’entreprise pharmaceutique japonaise, Eisai, cette exposition originale se donne pour objectif de «lier l’art à l’esprit», selon les termes de son président, Paul Cadre. Derrière les œuvres, le choix de trois commissaires d’exposition et le travail de trente artistes sur un thème commun. Chez Nelson Castellano-Hernandez, l’âme du collectionneur et du philosophe dépasse celle du diplomate : «Je suis persuadé que seuls l’art et la culture peuvent rassembler les civilisations. J’ai donc choisi des artistes du monde entier avec comme seul critère l’énergie qui se dégage de certaines œuvres et qui permet de surmonter la maladie.» Dans l’espace imparti à sa sélection, une œuvre de Jesùs Rafael Soto (3000 €) ouvre le dialogue sur la notion de mémoire. Parmi les inconnus et figures montantes de l’art contemporain international, on notera le travail sur la trace du saoudien Mahdi Al Jeraibi, les toiles lumineuses de Jérémy Chabaud et le «réalisme magique» de Karem Arrieta.
Les artistes du groupe des «fractalistes» ont eu la préférence du critique d’art Henri-François Debailleux. «Miguel Chevalier, Pascal Dombis, Jean-Claude Meynard et Pierre Zarcat sont les piliers de ce mouvement.» Essentiellement basé sur des jeux d’échelles, de complexité et de réseaux, leur travail évoque les scanners et autres radiographies à l’image du triptyque sur plexiglas de Miguel Chevalier. Sur les murs, des matériaux aussi divers que les sacs en plastique tressés de Georges-Pascal Ricordeau (5400 €) ou la toile de ventilateurs de Pablo Reinoso (5000 €). Pour le galeriste Hervé Loevenbruck, l’école française est à l’honneur. Au dessin numérique, à la composition sereine, de Martine Aballéa (2000 €) s’oppose la toile néo-pop de Virginie Barré, Wonderwoman (1200 €). La perte de l’identité est au centre des photographies d’Olivier Blanckart et d’Edouard Levé tandis que Franck David (1500 €) associe la maladie à des insectes menaçants.
| Stéphanie Magalhaes 13.09.2002 |
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