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Expositions

Dans les plis de Michel-Ange

L’œuvre du génial Florentin a marqué durablement l’art occidental. Le Palazzo Strozzi a rassemblé ses plus proches épigones.


Michel-Ange, Apollon/David,
1530, Florence, Museo del Bargello
FLORENCE. Quand Cosme de Médicis accède au pouvoir en 1537, pour rétablir l’hégémonie de la dynastie au lendemain de l’intermède républicain, Michel-Ange a 62 ans. Il se trouve à Rome où il travaille au Jugement dernier. Il a déjà réalisé des œuvres qui rendront son nom immortel et qui, pour plus d’un siècle, dicteront la manière de créer. A la différence de Raphaël, il n’a pas réuni autour de lui une école et ne cherche pas à transmettre un style codifié. Il n’en influence pas moins, comme personne avant ou après lui, tous les champs de la création. Jusqu’à l’avènement du baroque, se succèdent à Florence plusieurs générations d’artistes réunis sous l’appellation de Maniérisme, qui travaillent à l’ombre du génie de Michel-Ange. L’exposition explicite la portée de cette influence, des premiers feux de la maison grand-ducale jusqu’à sa décadence. Car les véritables protagonistes sont bien les Médicis, omniprésents en tant que commanditaires et mécènes, portraiturés dans des poses académiques ou dans l’attitude de dieux antiques.

Des Pontormo d’Amérique
Les commissaires ont voulu souligner tous les aspects de l’héritage de Michel-Ange, des plus évidents (architecture, sculpture et peinture) aux plus méconnus, dans les domaines, par exemple, de la céramique et de la mosaïque de pierres dures, dite commesso fiorentino. Le parcours s’ouvre avec l’Apollon-David de 1530, l’une des plus mystérieuses sculptures de l’artiste, à mi-chemin entre la sensibilité morbide des Prisons et le Christ éclatant de Santa Maria sopra Minerva. Dans les 9 sections de l’exposition sont conviés les plus grands interprètes de la divine maniera - Bronzino, Salviati, Allori, Vasari - avec leurs œuvres les plus prestigieuses. Dans ce panorama, il faut mettre en avant les trois magnifiques toiles de Pontormo, provenant de musées américains, exemples inégalés de portraits rudes et visionaires. Chez les sculpteurs, on retiendra les noms de Baccio Bandinelli, Giambologna, Ammannati, Pierino da Vinci avec ses divinités rêveuses et raffinées, ou Vincenzo Danti. L’exposition présente en outre un riche assortiment de dessins, dont de nombreux autographes de Michel-Ange.


 Pietro Gagliano (Exibart.com)
17.09.2002