Vienne voit petitLe Quartier 21 - un tout nouvel espace installé dans le Quartier des musées - déçoit.
| Electric Avenue, architecture :
PPAG Anna Popelka et
Georg Poduschka.
© Rupert Steiner & Museums
Quartier Errichtungs-
u.BetriebsgesmbH. |
VIENNE. Wolfgang Waldner, directeur administratif du Quartier des musées - cet immense espace ouvert il y a un an dans les anciennes écuries impériales de la capitale autrichienne, qui regroupe une trentaine d'institutions culturelles - n'a pas peur des mots : son tout dernier bébé, le Quartier 21, représente à ses yeux «un concept absolument nouveau». Dans le corps de l'aile principale du Quartier des musées, un couloir de 400 mètres de long accueille à présent une vingtaine de toutes petites structures, allant des archives de la musique volk autrichienne au Centre Friedrich Kiesler (du nom d'un important architecte viennois), en passant par un studio pour le groupe d'artistes Monochrom, ainsi qu'un bureau de l'Association des critiques d‘art. «Ce corridor permet une relation complètement nouvelle entre les visiteurs et les locataires du Quartier 21, puisque chacun dispose d‘un petit espace pour s‘exposer». La réalité est très décevante.
| Electric Avenue. Architecture :
PPAG Anna Popelka et
Georg Poduschka.
© Rupert Steiner & Museums
Quartier Errichtungs-
u.BetriebsgesmbH. |
Solution de rechange
Tous ces bureaux manquent terriblement de place, enserrés dans un étroit couloir de 10 mètres de largeur par d'énormes murs datant du XVIIIe siècle, dans lesquels l‘administration des monuments historiques a interdit le moindre coup de perceuse. Mais surtout, on imagine déjà les touristes brandissant leur appareil photo pour immortaliser des artistes au travail, réduits à des chimpanzés dans leur cage. Ce que Wolfgang Waldner ne dit pas, c'est que ce couloir de 400 mètres n'est que la solution de rechange à une tour de verre à l'architecture spectaculaire, qui aurait dû, selon le projet initial dessiné par les autrichiens Ortner & Ortner, symboliser l'ambition de Vienne à entrer d'un pas moderne dans le XXIe siècle. En 1995, une violente campagne de presse contre ce «projet monstrueux» a vite eu raison de la tour. Au lieu de pouvoir contempler l‘horizon à l‘infini, les nouveaux locataires du Quartier 21 se retrouvent aujourd‘hui le nez face à un mur de vieilles pierres. Sans aucune fenêtre.
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