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Que ferez-vous cette semaine ?Olivier Poivre d’Arvor, directeur de l’Association française d’action artistique.
14 octobre. C'est une semaine extrêmement importante pour l'AFAA. Nous avons cinq jours pour examiner les milliers de demandes collectées par les ambassades françaises de 150 pays : la vendange pour l'année 2003, en quelque sorte. Nous préparons les budgets et nous avons 15 millions € à affecter à ces projets. C'est très excitant car cela permet de mesurer l'état de la demande des artistes français à l'étranger mais difficile car, chaque année, 50 000 demandes sont formulées et seules 1 000 retenues. Ce qui fait 49 000 déçus chaque année et peut expliquer les critiques dont nous sommes parfois l'objet… Ce soir-là, je serai aux Bouffes du Nord pour le concert de deux quatuors historiques tchèques, Prazak et Talich, invités dans le cadre de la saison Bohemia Magica, qui se tient de mai à décembre 2002.
15 octobre. Je déjeune avec Marcel Bozonnet, l'administrateur de la Comédie-Française qui est également un ami, pour parler des projets de cette institution. Le théâtre, c'est l'une de mes passions personnelles et cela représente une grande partie de notre activité.
16 octobre. Je suis à Alexandrie pour l'inauguration de la Bibliothèque. C'est très émouvant pour moi. À 28 ans, lorsque j'ai quitté la compagnie de Théâtre du Lion, j'ai été nommé directeur du Centre culturel français d'Alexandrie. C'était mon premier vrai travail. Je suis resté deux ans dans cette ville pour laquelle je n'avais alors que des représentations littéraires à la Lawrence Durrell. C'était il y a une douzaine d'années et je n'y suis jamais retourné. D'ailleurs, c'est lorsque j'étais là-bas qu'est né le projet de reconstruction de la bibliothèque avec l'aide de l'Unesco… Je vais la voir construite alors qu'à l'époque personne ne croyait que cela aboutirait.
17 octobre. Je rencontre des partenaires au Caire et à Alexandrie. Je crois que nous devons faire beaucoup plus avec les pays du Sud que nous ne le faisons actuellement, sous couvert d'être pragmatiques et efficaces. Je vais à l'Opéra du Caire, l'une des très belles salles du Moyen-Orient dans laquelle nous souhaiterions développer un festival de danse contemporaine, une discipline qui a un statut particulier en raison du rapport de l'islam au corps. Je vois également Hassan el Geretly, un metteur en scène francophone qui travaille sur le patrimoine ethnologique, et des responsables de musées avec lesquels nous voulons développer des partenariats en matière de scénographie. Je voudrais aussi aller dans des galeries, même si rien ne m'avait transporté à l'époque…
18 octobre. Je serai peut-être à Beyrouth où se tient le Sommet de la francophonie, du 18 au 20 octobre. Si je n'y suis pas, j'irai à Alger connaître l'état d'avancement de la programmation de la saison algérienne, Djazaïr. De janvier à octobre 2003, elle rendra compte de la diversité des cultures algériennes et de leur présence en France. C'est un important projet sur lequel nous travaillons depuis 2 ou 3 ans et qui nous tient beaucoup à cœur.
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