Chariot et chevaux, Rajasthan, 19e siècle, argent doré, 350 x 200 cm
Estimation : 40,000 - 60,000 £
| | Si l’Inde m’était contée...Tandis que la semaine d’art asiatique prévue par Christie’s à New York a été reportée, Londres maintient sa grande vente d’art indien.
Cent trente lots, c’est peu sans doute pour plonger au cœur de l’ère des Moghols et de l’empire britannique des Indes. Mais par leur variété et leur qualité, ces œuvres font revivre quatre siècle d’histoire et ravivent, si nécessaire, l’engouement pour l'art asiatique. À ce titre, quoi de plus inspirant que les trésors qui reflètent le goût de l’ornement et le culte de la beauté à la cour moghole ? À côté des objets décoratifs, des armes ornées de gemmes ou des miniatures représentant des hauts personnages, les loisirs des nobles et les mythes, on trouve quelques pièces particulièrement rares. Des bijoux exceptionnels, d’abord. Le plus remarquable d’entre eux est une émeraude de 217 carats décorée de motifs floraux et datée de 1695. L’inscription chiite gravée au revers laisse penser qu’elle fut portée par un officier perse de l’empereur Aurangzeb ou par l’un des grands nobles du Deccan. Tout aussi exceptionnel, un chariot et son attelage en argent doré réalisé au 19e siècle pour le Maharaja de Bikaner afin transporter deux enfants qui incarnaient Krishna et sa gopi favorite, Radha.
En plus de ces chefs-d’œuvre proprement indiens qui peuvent expliquer l’émerveillement des Occidentaux, des objets témoignent de la présence et de l’influence européenne. Ce sont bien sûr des peintures et des œuvres graphiques qui, comme celles de Thomas Daniell (1749-1840) et de son neveu William (1769-1837), immortalisent les objets de leur fascination : les temples du Bihar, le sacrifice des femmes sur les bûchers de leurs défunts époux ou les belles Indiennes puisant l’eau dans le Gange... Mais on trouve aussi de très nombreux objets d’art alliant avec plus ou moins de bonheur les traditions occidentale et indienne. Ainsi, les palampore, de superbes tentures aux motifs floraux destinées à l’exportation, ou les imposants fauteuils en ivoire aux accoudoirs sculptés de caryatides.
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