Fréjus, un amphithéâtre à restaurer

À quelle étape en est-on du projet ?
Bernard Millet, directeur de l’Agence pour le patrimoine. L’architecte des Monuments historiques, Francesco Flavigny, vient de présenter les résultats de l’étude préalable destinée à mieux connaître le bâtiment et à dresser un diagnostic de son état. À présent, nous entrons dans une phase de six à huit mois pendant laquelle le protocole de rénovation va être établi.

Quels sont les objectifs de la rénovation ?
B.M. Le bâtiment a été détruit par le temps. Des travaux ont certes été menés il y a une vingtaine d’années, mais l’édifice n’a jamais été pris en compte dans sa globalité. Aujourd’hui, il ne subsiste qu’un des trois étages initiaux, les parements ont disparu et les enduits sont à vif, exposés à la pluie, comme une maison sans toit. Avant toute chose, l’objectif est de le protéger des intempéries. D’autre part, il s’agit de rendre les vestiges lisibles car ils sont très fragmentaires et difficilement compréhensibles. C’est un principe que l’architecte des Monuments historiques doit intégrer dans son projet de restauration. L’une des solutions serait de couvrir totalement les vestiges.

L’étude a-t-elle révélé des aspects méconnus du monument ?
B.M. C’est assez curieux. L’amphithéâtre est très célèbre, tout comme d’autres monuments visés par le Plan patrimoine antique et inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Pourtant, aucune recherche scientifique poussée n’a jamais été menée. Les études préliminaires révèlent en effet des pans de l’histoire des bâtiments. En ce qui concerne Fréjus, on a découvert que l’amphithéâtre n’a pas été créé de toute pièce sous Auguste, au Ier siècle. En réalité, il a remplacé un édifice antérieur et plus petit, datant du Ier siècle av. J.-C..