Impressions du Nouveau MondePour la première fois en France, une soixantaine de toiles provenant du Irvine Museum de Californie illustrent la peinture américaine de plein air entre 1890 et 1930.
| Redmond Granville, Coquelicots et lupins,
1918, huile sur toile.
© The Irvine Museum, Californie. |
PARIS. Des jardins fleuris, des femmes aux ombrelles, des paysages inhabités… Les salles de l’hôtel particulier ayant appartenu à la comtesse Mona Bismarck exposent le paysage américain vu par des artistes modernes. Alors que les impressionnistes français ont été l’objet de critiques virulentes, des peintres américains comme Granville Redmond ou Colin Campbell Cooper n’ont eu aucun mal à présenter leurs œuvres au Salon de Paris dès 1890. Au premier regard, les influences se définissent : l’impressionnisme, le pointillisme ou le réalisme. Les touches sont larges et rapides, les couleurs vives hésitent à se mélanger et les formats semblent s’adapter à l’immensité des paysages comme la chaîne des Montagnes Rocheuses, la baie de Santa Monica ou le port de Los Angeles. Comme dans les œuvres de Monet, Renoir ou Sisley, la lumière est au centre des préoccupations.
Effets d’ombre et de lumière
Aux grands espaces de La Lumière du matin d’Alfred R. Mitchell s’opposent des scènes de conversations de Meta Cressey, Sous le poivrier, ou des scènes plus intimistes comme Le Parasol vert de Guy Orlando Rose. Paul Dougherty et George Gardner Symons s’illustrent dans la représentation des côtes sauvages californiennes tandis que Sam Hyde Harris témoigne de l’industrialisation des villes portuaires dans Todd Shipyard. On pense à Manet devant Les Eaux calmes d’Armin C. Hansen, à Courbet devant Laguna Beach de Frank H. Myers ou encore à Signac face à la Garden Party de Joseph Raphael…
Derrière les peintres français
Alors qu’en 1883, une première exposition de toiles impressionnistes avait lieu à Boston, nombreux sont les peintres californiens qui firent le voyage jusqu’à Paris pour y recevoir l’enseignement de Claude Monet. Après avoir suivi les cours de l’Académie Julian, Guy Orlando Rose s’installe à Giverny entre 1904 et 1912. Ses Eucalyptus de Laguna laissent transparaître les leçons d’une technique typiquement française. Si dans les salles le regard est immédiatement absorbé par les grands paysages d’Edgar Alwin Payne, les deux petites études de nuages de Paul Grimm ne manquent pas d’attirer l’attention, évoquant les recherches d’Eugène Boudin sur les effets atmosphériques. Sans rivaliser avec leurs prédécesseurs français, ces maîtres nous font découvrir la grande diversité des horizons américains.
| Stéphanie Magalhaes 16.10.2002 |
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