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Marché

Cap sur 2004

Les exposants essaient de se satisfaire des ventes, pourtant moins nombreuses qu’à l’accoutumée.


Vierge à l’enfant, ivoire, 27 cm,
Paris, vers 1350.
© Guy Ladrière.
PARIS. Si on devait dresser la liste des doléances de la centaine d’exposants de la Biennale des antiquaires, les plaintes seraient peut-être aussi variées que les galeristes eux-mêmes ! Ici, on regrette l’étroitesse des stands, là, leur implantation face à des murs aveugles qui nuit à la convivialité, là encore, la multiplication des nocturnes qui ont ainsi perdu leur caractère évenementiel ou une mise en scène désastreuse. À ce sujet, Czeska Vallois ne mâche pas ses mots : «Sur le plan esthétique, c’est un ratage total. Je regrette qu’on ait abîmé ce salon sublime. C’est un outil de travail qui doit garder sa spécificité et son luxe. Quant on sait le prix des emplacements, il y a de quoi pleurer…» Une fois les critiques faites, place aux compliments. Tous soulignent la très bonne tenue de la foire ainsi que le réel intérêt porté aux objets par les 5 000 visiteurs quotodiens. «Nous sommes loin du parisianisme d’une FIAC où les gens passent sans s’arrêter. Et contrairement à d’autres salons, ils ne demandent pas directement le prix, mais sont curieux et nous interrogent longuement sur les œuvres», explique Tzila Krugier de la galerie Jan Krugier, Ditesheim & Cie, de Genève.

Le retour aux valeurs sûres
Ne faut-il pas voir dans cette attitude le contre-coup de la crise ambiante ? Bien sûr, les grands acheteurs internationaux, et les tant attendus Américains, ont fait le déplacement. Mais, comme l’avouent les exposants, les ventes sont plus difficiles dans le contexte actuel. «Les acheteurs se sont tournés vers des valeurs sûres… c’est-à-dire vers des objets rares», analyse le belge Boris Vervoordt dont deux des pièces majeures sont parties : un chat égyptien en bronze et une Vénus romaine en marbre blanc. Parmi les objets d’exception qui ont séduit les acheteurs figurent également d’antiques bijoux chinois en or (Christian Deydier), l’étonnant Repos de la Sainte famille peint sur jaspe par Jacques Stella (Eric Coatalem), les boiseries en palissandre, nacre et albâtre de Maurice Dufrêne (Philippe Denys) ou le Paysage d’hiver avec des patineurs d’Avercamp emporté au mois d’avril dernier pour 905 750 £ lors de la dispersion de la collection Dreesman par Christie’s (Noortman).


 Zoé Blumenfeld
04.10.2002