Nouvelle-CalédonieConférence internationale pour le cinquantenaire de la découverte du site de Lapita
NOUMEA, 30 juil (AFP) - Une soixantaine d'archéologues et une quarantaine de représentants coutumiers du Pacifique insulaire vont participer, à partir de jeudi en Nouvelle-Calédonie, à une conférence internationale marquant le cinquantenaire de la première fouille du site Lapita, qui a donné son nom à l'un des marqueurs du peuplement de l'Océanie.
Lapita est le site de la côte ouest de la Nouvelle-Calédonie où, en juillet 1952, deux archéologues américains de l'université de Berkeley, Gifford et Shutler, ont trouvé en daté pour la première fois des tessons ornés de décors pointillés vieux de 2 800 ans, une date bien antérieure à toutes les spéculations faites à l'époque sur le peuplement du Pacifique.
Les travaux de Gifford et Shutler ont eu un impact régional considérable. Dans les années 60, explique Christophe Sand, archéologue néo-calédonien organisateur de la conférence, «les chercheurs ont pris l'habitude d'appeler cette poterie pointillée du nom de Lapita, en l'associant au premier peuplement de l'Océanie dont elle jalonne les étapes d'île en île».
Au cours des décennies suivantes, des tessons Lapita ont été découverts sur plus d'une centaine d'autres zones de bord de mer, réparties entre la Nouvelle-Guinée au nord-ouest et la Polynésie à l'est, soit sur un espace maritime de plus de 4 000 kilomètres.
Dans les années 1990, «la reprise des fouilles sur le site de Lapita et la découverte exceptionnelle de deux poteries entières bien conservées, uniques dans le Pacifique, a confirmé que ce site méritait amplement sa réputation», ajoute Christophe Sand.
Mélanésiens et Polynésiens lointains cousins
Et c'est logiquement sur place, au bord de la mer dont sont venus les premiers habitants de Nouvelle-Calédonie, porteurs de la poterie Lapita et ancêtres des Kanaks d'aujourd'hui, que s'ouvrira jeudi la conférence internationale.
Elle réunira une soixantaine d'archéologues travaillant en Océanie, dont l'Américain Patrick Kirch, directeur du musée d'anthropologie de Berkeley, et le Néo-Zélandais Roger Green, de l'université d'Auckland, considéré dans son milieu comme «le pape du Lapita».
Les travaux de la conférence, entre visites de terrain et séances en salle, dresseront le bilan des différentes recherches en cours dans le Pacifique.
Les chercheurs s'interrogeront aussi sur la rapidité avec laquelle s'est déplacée la vague de peuplement qui a colonisé les îles du Pacifique voici un peu moins de 3 000 ans, à partir de l'Asie du sud-est, et qui fait des Mélanésiens, des Micronésiens et des Polynésiens d'aujourd'hui de lointains cousins.
La commémoration du cinquantenaire sera également marquée, jeudi, sur le site, par une rencontre entre les délégations coutumières représentant les populations des pays de la région où ont été découverts des sites Lapita : Nouvelle-Calédonie, Papouasie-Nouvelle-Guinée, îles Salomon, Vanuatu, Fidji, Tonga, Samoa, Wallis et Futuna.
L'invité d'honneur de la célébration sera le professeur Richard Shutler, 80 ans, qui co-dirigea les fouilles de Lapita il y a cinquante ans. Il rencontrera sur place quelques uns des Kanaks qui, jeunes alors, l'ont aidé à gratter la terre de Nouvelle-Calédonie.
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