France

La mère d'un collectionneur français, soupçonné du vol de plus d'une centaine d'oeuvres d'art dans divers musées et châteaux européens, Mireille Breitwieser, écrouée à Strasbourg en mai, a été remise en liberté jeudi, selon une source judiciaire.
Cette remise en liberté de Mme Breitwieser, qui avait été mise en examen pour «recel de vols par habitude» et écrouée à Strasbourg le 16 mai, intervient à la suite d'une ordonnance de la chambre d'instruction de la Cour d'appel de Colmar.
Mme Breitwieser a été placée sous contrôle judiciaire. Elle était accusée d'avoir jeté dans le canal Rhin-Rhône la plupart des 172 oeuvres d'art qui auraient été volées par son fils Stéphane Breitwieser, 31 ans, selon les enquêteurs.
Depuis plusieurs années, ce collectionneur s'était constitué un musée personnel en écumant de nombreux musées, châteaux et résidences particulières dans sept pays européens.
Originaire d'Eschentzwiller, près de Mulhouse (Haut-Rhin), Stéphane Breitwieser se trouve en détention préventive à Lucerne (Suisse) depuis le 20 novembre, après un vol commis dans un musée de cette ville.
Quelque 110 objets avaient été retrouvés dont la valeur est estimée à environ 10 millions d'euros.
En revanche, les 50 à 60 tableaux volés, dont des oeuvres de maîtres de renom, ont été «détruits physiquement et jetés à la poubelle» par Mme Breitwieser, avait indiqué le parquet de Strasbourg. Ces trésors détruits avaient une valeur inestimable.
Parmi les toiles volées, et irrémédiablement détruites, figureraient «La princesse de Clèves», de Lucas Cranach (XVIe siècle), dérobée à Baden-Baden en 1995 lors d'une vente organisée par Sotheby's, «La fraude profite à son maître» de Peter Bruegel (XVIIe siècle), volée à Anvers en 1997, «Deux hommes», une sanguine d'Antoine Watteau (XVIIIe siècle) subtilisée au musée de Montpellier en 1999,
«Pâtre endormi», une huile sur bois de François Boucher (XVIIIe siècle) dérobée en 1996 au musée de Blois tout comme «Madeleine de France, reine d'Ecosse» de Corneille de La Haye (XVIe siècle).

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