Vieilles pierres recherchent visiteursLes châteaux de la Loire accusent une lente désaffection de leur fréquentation depuis une dizaine d'années.
Les châteaux de la Loire, valeurs sûres du tourisme français, vont connaître, cette année encore, une saison convenable, mais cette relative stabilité est désormais obtenue au prix d'énormes efforts face à une concurrence accrue et une clientèle de plus en plus exigeante. Aux dires des conservateurs de châteaux interrogés par l'AFP la fréquentation du printemps a été bonne, celle de juin a souffert des élections, celle de juillet a été assez quelconque mais celle d'août devrait être meilleure, notamment avec le grand pont du 15 août et l'arrière saison est traditionnellement satisfaisante.
Visités pour moitié par des touristes étrangers, les grands châteaux de la Loire sont très sensibles aux grands événements mondiaux. Ainsi les Américains, comme sur d'autres sites, se font rares depuis les attentats du 11 septembre mais cette absence a été compensée par des Européens qui ont préféré, pour les mêmes raisons, rester sur leur continent.
Depuis la Seconde Guerre mondiale la fréquentation des châteaux de la Loire a progressé régulièrement et a atteint un sommet en 1989, année du Bicentenaire de la Révolution française.
« Nous avons flirté avec le million de visiteurs sans vraiment atteindre ce chiffre mythique » relève Bernard Voisin, conservateur depuis cinquante ans de Chenonceau (XVIème siècle), le fameux «Château des Dames» dont les arcades enjambant le Cher font souvent la couverture des ouvrages consacrés au Val de Loire.
Meilleure résistance des châteaux à gestion privée
Puis il y a eu un certain reflux de la fréquentation, dû à la crise du Golfe de 1990-91 et au fort développement des parcs à thèmes et autres attractions qui a considérablement accru le choix des touristes. Depuis une dizaine d'années la fréquentation tourne en moyenne autour de 800 000 visiteurs pour Chenonceau, 750 000 pour Chambord, 400 000 pour Amboise, 350 000 pour Villandry et Cheverny, 300 000 pour Azay-le-Rideau et Blois.
Mais dans ce groupe des sept grands, la tendance est très variable. Les statistiques annuelles du comité du Tourisme de la région Centre sont à prendre avec précaution, car les châteaux ne comptabilisent pas leurs entrées de la même façon, ou parfois refusent de fournir leurs chiffres.
Il apparaît néanmoins que les châteaux à gestion privée comme Villandry, Cheverny et Chenonceau résistent mieux que les châteaux d'Etat comme Chambord ou Azay, ou municipaux comme Blois, pourtant plus prestigieux d'un point de vue historique ou architectural. Pour maintenir leur fréquentation, les châteaux ont recours à de coûteuses animations diurnes et nocturnes, qui confortent certes leur image mais n'influent pas de façon spectaculaire sur le nombre de visites. Ils apportent le plus grand soin à leurs parcs et jardins pour répondre à la demande d'une partie de la clientèle à la fibre verte. Ils se doivent de fournir de plus en plus de services: boutiques, boissons, restauration. Et bien sûr, ils sont contraints à un entretien rigoureux et fort dispendieux du patrimoine bâti.
«Le rythme de croisière ça n'existe plus, tous les deux ou trois ans il faut se remettre en question» affirme Florence de Bouillé, propriétaire du petit château des Réaux, entre Bourgueil et Chinon, et présidente de la «route historique de la Vallée des Rois» qui regroupe 39 châteaux du Val de Loire, célèbres ou moins connus.
«Notre chance c'est que nos monuments ne vieillissent pas, au contraire des parcs de loisirs, - voyez le Futuroscope - mais il faut avoir la santé pour bien s'en occuper», dit-elle d'expérience.
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