La saga des étiquettes

PARIS. L’hôtel de Sens propose un voyage dans le temps à coup de devantures de magasins, d’affiches d’époque, de comptoirs d’exposition. En toile de fond de la première salle, une vue des ateliers de la Maison E. Pichot, imprimeur parisien. De la Liqueur du progrès aux crayons de couleurs Conté, chaque étiquette contribue à donner une image spécifique au produit. Des angelots virevoltent sur le Savon des gentils bébés tandis que le sourire bovin continue d’illustrer les boîtes de La Vache qui rit. Bien que très parlantes, les illustrations ont parfois besoin de commentaires… C’est le cas de l’Eau congolaise qui s’adresse aux personnes ayant soumis leur chevelure à un excès de cosmétique ou du Sirop Nugor, dont la composition à base de moelle de bœuf, de graisse d’ours, de mousse de chêne et de suc de salade était censée lutter contre la grippe…

De 1830 à nos jours…
Qui aurait pensé retrouver le portrait de Napoléon sur une marque d’eau de Cologne ? L’empereur était un grand consommateur de sucres trempés dans ce breuvage parfumé. De la même manière, la princesse d’Orléans avait prêté son visage pour les Savons Isabelle à la rose. Entre le Fil au cordon bleu, le Fil à la Belle blanchisseuse et le Fil au singe qui pelote, les couturières d’aujourd’hui auraient de quoi s’y perdre ! Déposée en 1847, la marque du Fil au Chinois a ensuite subi de nombreuses variations jusqu’au Fil aux six noix… Une démonstration de lithographies est même proposée dans l’une des salles. Des produits comme les Bonbons Lamy ou les Langues dorées de F. Marquis continuent à susciter une certaine nostalgie, la Cuvée érotique des Côtes du Rhône surprend par son iconographie et la marque Perrier affiche toute sa panoplie. Saviez-vous qu’à partir de 1862 la confiturerie Saint-James était installée à l’hôtel de Sens, actuelle bibliothèque Forney ?