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© La Fonderie


L’industrie entre au musée

Le nouveau musée bruxellois de l’industrie et du travail ouvre ses portes sur la notion de mémoire industrielle. Son directeur, Guido Vanderhulst, répond à nos questions.

Qui est l’origine d’un tel projet et en quoi ce musée va modifier l’action de La Fonderie ?
Guido Vanderhulst.
Tout a débuté il y a 25 ans, avec la formation d’une association de travail de quartier installée dans la banlieue industrielle de Bruxelles à Molenbeek, le Manchester belge. La Rue, avait dès lors pour objectif de faire de l’histoire un moyen de développement. En 1983, la Fonderie, destinée à valoriser le patrimoine industriel et social de la région, s’implante dans les ateliers de La Compagnie des Bronzes, ancienne industrie métallurgique. Aujourd’hui, l’ouverture du musée fait figure de cerise sur le gâteau. Outre la publication du Cahier, ouvrage scientifique spécialisé, la Fonderie propose à présent au visiteur une interface entre la mémoire industrielle et l’actualité de la région.

Quel va être le rôle de ce nouveau musée?
Guido Vanderhulst.
Le musée de l’industrie et du travail doit avant tout être considéré comme un centre d’interprétation. Installé dans l’ancienne Halle des Tourneurs, ce nouveau département de la Fonderie, tente de réhabiliter un lieu avant tout historique. Bien que nous ne présentions pas de collection permanente, 4000 m2 de réserves nous permettent de modifier la présentation tous les 6 mois environs. Nos thèmes exploreront aussi bien la brasserie que l'élevage porcin. Jusqu’en 1970, Bruxelles pouvait se vanter d’être la plus grande ville industrielle de Belgique : il serai dommage de ne pas exploiter un tel patrimoine.

Quels ont été vos moyens de financement et comment envisagez-vous la présentation des collections ?
Guido Vanderhulst.
Le projet a été financé en partie par le ministère de la Culture belge, la région bruxelloise et nos recettes propres. Au total 50 millions de francs belges ont été débloqués. Dans nos vastes réserves, des archives sociales et du matériel lié à l’industrie nous donnent les moyens de mettre en lumière et en son des thématiques variées. La présentation du métier Jacquard par exemple nous permet d’explorer les origines de son utilisation tout en nous interrogeant sur l’actualité : comment sont réalisés nos tee-shirt ? C’est dans la cour des usines que l’on a vu naître la démocratie. A l’exception des tours, le visiteur sera libre d’expérimenter toutes les machines en place. Au-delà du témoignage, ce musée se veut révélateur d’une nouvelle manière de traiter l’objet.


 Stéphanie Magalhaes
01.10.2001