| | B comme BurenBuren inclassable ? Le catalogue de l’exposition au Centre Pompidou relève adroitement le défi.
Pour comprendre Buren, autant l’attaquer par la bande : c’est ce qui semble avoir présidé à la conception de l’ouvrage, sous la direction du maître lui-même. En près de 500 pages, l’excursion dans la pensée et les réalisations de l’artiste, Lion d’or à la Biennale de Venise en 1986, suit une trame alphabétique. Rien de mieux pour musarder dans une œuvre qui n’a rien de linéaire malgré son goût pour les rayures. Architecture, Concept, Mur, Quadriller ou Transparence ouvrent des avenues déjà balisées. Cabane éclatée, Censure (avec la célèbre toile pour le Guggenheim en 1971), Non réalisé (le projet pour la Rollplatz à Weimar) ou Voyage (la liste de tous les déplacements de l’artiste en 1998-1999) défrichent de nouveaux territoires. Index sert de viatique, avec une liste exhaustive des interventions. L’illustration, aussi débridée que dans un roman de Cortazar, mêle croquis, cartes de visite, vues d’installations, articles de presse stabilotés, correspondance officielle. Un tuyau : pour connaître l’organigramme de l’exposition et le nom de la responsable de ce catalogue, Annick Boisnard, il faut se rendre à la lettre O (Ours). Pour la biographie, on se contentera d’une ligne à la lettre B. Il est vrai que le contenu de cette encyclopédie peu portative (1,7 kg) rend la notice redondante.
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