Stuttgart et ses ventes

STUTTGART. En 1922, Fritz Nagel, le fils d’un important joailler de Mannheim fondait une galerie dans sa ville natale. Deux ans plus tard, il y organisait sa première vente aux enchères. Depuis, la maison de ventes familiale s’est établie à Stuttgart et Leipzig, développant un réseau de représentants en Autriche, en Italie, en Israël et au Japon, et organisant d’importants événements, comme la dispersion de la collection du peintre symboliste Hans Thoma en 1961 ou la vente du mobilier de la villa Merkel et du château Horn.

Un naufrage bienvenu
Comme l’explique Uwe Jourdan, le directeur adjoint de Nagel Auktionen, la reconnaissance de la maison au niveau international est plus récente. «En l’an 2000, nous avons organisé la vente Tek Sing. Il s’agissait de 350 000 pièces de porcelaine chinoise qui avaient été enfouies lors du naufrage du Tek Sing en 1822. Ce succès nous a permis de nous faire connaître à l’étranger et, depuis, nous avons pu organiser des ventes spéciales. Dans celle du 5 décembre prochain, nous proposerons vingt-neuf miniatures en ivoire gravé dont la broche Maria-Theresia, un chef-d’œuvre d’origine impériale ». Autre changement : la vente Tek Sing a donné une importance nouvelle au département asiatique devenu depuis lors le second après celui du mobilier et des tableaux européens. «Lors de ces ventes asiatiques, 70 % à 80 % des acquéreurs sont de Hong-Kong, de Singapour ou des États-Unis…»

Avant le déménagement de 2003…
Une cafetière baroque en argent, un vase berlinois orné du portrait de Frédéric Guillaume, des instruments d’apothicaire médiévaux ou une toile de Friedrich von Kellers, Les Tailleurs de pierre (22 000 €)… C’est une vente bien traditionnelle qui célèbrera ce quatre-vingtième anniversaire. Nagel se réserve en effet pour d’autres festivités. «L’année prochaine, nous inaugurerons notre nouvel espace de 4 500 m2 en plein centre de Stuttgart». Un environnement qui se veut à la hauteur des nouvelles ambitions de la maison.