Artcurial joue l'art totalUn mégastore de l’art ? Installé sur les Champs-Élysées, Artcurial inaugure cette semaine ses nouveaux espaces qui mêlent librairie, galerie et salle de ventes.
| Artcurial en travaux. © D.R. |
PARIS. Marcel Dassault ne reconnaîtrait pas sa créature. L’hôtel particulier du rond-point des Champs-Élysées, dont il avait à grand frais doublé la surface au lendemain de la guerre, vient de subir un sérieux lifting interne. Les parois ont été abattues pour créer un nouveau sens de circulation, les boiseries dorées en faux Louis XV ont été recouvertes de couleurs criardes, un mobilier minimaliste gris perle a pris place sous les miroirs. La faute à Jean-Michel Wilmotte qui a été chargé de donner une cohérence à un ensemble qui réunit désormais sous un même toit une maison de ventes, une librairie, une galerie et un salon de thé (qui sera une concession Hédiard, l’un des actionnaires d’Artcurial, Michel Pastor, étant le propriétaire de la chaîne d’épicerie fine). Au total, près de 3000 m2 sur trois niveaux ouverts au public. Les couleurs servent donc de marqueurs. Le violet, qui ne déparerait pas une procession de semaine sainte sicilienne, pour la librairie d’art : elle a l’ambition d’être l’une des plus fournies de Paris, avec 10 000 titres disponibles. Le rouge, au rez-de-chaussée également, mène à la galerie. On y trouvera des multiples commandés à des artistes contemporains (une table de Sol Lewitt, par exemple) et quelques pièces uniques, de Wilfredo Lam ou de César, ainsi que des présentations temporaires. L’une des premières portera sur le mobilier de Pierre Paulin. Un vert acide sert de fil conducteur pour mener aux deux étages supérieurs, où les commissaires-priseurs réunis sous la bannière Artcurial (Briest, Aguttes, Poulain-Le Fur) constituent aujourd’hui l’un des premiers pôles parisiens de ventes aux enchères. Pour signer l’ouverture du 18 septembre, Yayoi Kusama - l’artiste japonaise aux petits pois - a été sollicitée. Elle a créé pour l’occasion une pièce-cocon recouverte de tissu de Kyoto et des multiples, à 3000 € pièce, en forme de citrouille. Une allégorie ?
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