Mettez-vous en SocietyÀ l’occasion des six jours du numérique à la Villette, est présenté un jeu en réseau subventionné par le Fonds national d’art contemporain.
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Il aura fallu neuf mois de gestation et une quinzaine de passionnés pour que Society, le premier essai sur l’art et la société en flash et multiusers (plusieurs joueurs en réseau), voie le jour. Il est difficile de figer cette œuvre-jeu dans une catégorie artistique : elle se construit avec les joueurs. Représentés par des «avatars», ces derniers se rencontrent dans des rooms (sessions de quatre joueurs) où ils peuvent discuter, comme dans un chat. En cas d’absence de trafic, un bot (robot) fait office de joueur. Quatre univers sont proposés. L’idée est d’immerger l’internaute dans un milieu hybride, entre jeu vidéo et art contemporain. Dans le premier espace, sur un air de tango, on lui demande de chasser des «ruminants» pour pouvoir entrer dans une alcôve et s’accoupler avec d’autres avatars. Le second est un vaste labyrinthe où les passages sont bloqués par des «choses indescriptibles» qu’il faut satisfaire pour pouvoir passer. Dans les deux autres, le joueur est invité à mixer des sons et des formes visuelles.
Mon oncle de Montpellier
À quelle catégorie artistique, peut-on rattacher Society ? Ce n’est pas un cédérom, bien que le Fonds national d’art contemporain l’acquière sous cette forme, faute de mieux. Ce n’est pas exactement un jeu. Même si la production de l’œuvre demande des moyens et une équipe comparables à celle d’un jeu, le game play (fil conducteur) est le fruit d’une démarche artistique. L’artiste se nomme Panoplie.prod. Il s’agit d’une petite structure montpelliéraine qui manipule depuis 1998 le langage numérique avec les mêmes problématiques que celles des artistes contemporains : représenter les formes sensibles et les processus sociaux, mettre en perspective notre culture du divertissement… «Society serait au jeu vidéo ce que Mon Oncle d’Amérique est au cinéma», propose Bruno Samper, cofondateur et directeur artistique de Panoplie.prod.
| Pauline de la Boulaye 28.09.2002 |
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