Le monde en fêteLa première édition de la semaine des cultures étrangères offre un tour du monde artistique aux Parisiens.
PARIS. «Les centres culturels étrangers ont commencé à s'installer à Paris à l'initiative d'André Malraux dans les années 1960. Trente-cinq ans plus tard, c'est un véritable réseau qui s'est mis en place !», explique Robert Desbiens, président du Forum des instituts culturels étrangers à Paris (FICEP, créé en avril 2002) et directeur du Centre culturel canadien. Si les Parisiens font la démarche d'aller au musée, trop peu franchissent le seuil de ces vingt-huit établissements qui offrent pourtant des manifestations gratuites tout au long de l'année.
Une première édition motivée
Comment faire connaître les cultures étrangères à Paris ? C'est sur cette question que les membres du FICEP se réunissent en avril dernier. «Avec le développement de la mondialisation, on constate le déclin d'un certain bilatéralisme culturel. Nous souhaitons, grâce à cette semaine des cultures étrangères, instaurer une nouvelle diplomatie culturelle et ainsi conforter Paris dans sa place de capitale internationale». Cinq mois, c'est un peu court pour organiser une telle manifestation. Pourtant, en mai dernier, alors que les élections présidentielles bouleversaient la situation politique, tous les centres ont décidé à l'unanimité : «On commence cette année». Si l'événement reste modeste par son budget (18 200 € par centre), il n'en est pas moins soutenu par la mairie de Paris et le ministère de la Culture.
Pour tous les goûts…
Parmi les rendez-vous à ne pas manquer : une exposition documentaire sur Stephan Lackner - grand collectionneur de Beckmann - au Goethe Institut qui vient compléter la rétropective du Centre Georges Pompidou, une installation de Trevor Gould, au Centre culturel canadien, qui interroge le visiteur sur le post-colonialisme, et des photographies de Sophie Leys, Banat al-Nil, au Centre culturel égyptien. La Maison du Danemark s'intéresse au design des cycles, Isamu Noguchi investit les salles de la Maison de la culture du Japon avec ses luminaires, l'Institut du monde arabe consacre une exposition sur le thème de l'immigration et le Centre tchèque présente le nu à travers dix ans de photographie nationale. La filmographie de Kaurismäki est à l'honneur à l'Institut finlandais. De l'art culinaire arménien au mariage kurde en costume traditionnel… la programmation n'a oublié personne.
| Stéphanie Magalhaes 30.09.2002 |
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