Tribulations d'un PoussinAprès plus de dix ans d’absence à la Biennale des antiquaires, la galerie Jan Krugier, Ditesheim & Co propose Olympos et Marsyas, une toile de Nicolas Poussin qui a fait couler beaucoup d’encre.
| Nicolas Poussin,
Olympos et Marsyas,
c. 1626, h. s. t., 97 x 90 cm.
© Galerie Jan Krugier. |
Le tableau avait été mis en vente chez le commissaire-priseur Maurice Rheims par les époux Saint-Arroman. Alors qu’il avait été acquis par la famille en 1887 sous l’appellation de Poussin, l’expert Robert Lebel préféra l’attribuer à l’école des Carrache. Il est adjugé le 21 février 1968 pour la somme de 2 200 FF à la galerie Philippe Heim. Préempté, il rejoint les cimaises du Musée du Louvre grâce au perspicace Pierre Rosenberg, qui avait décelé un bel et authentique Poussin.
Retour à la famille
Les vendeurs s’estimant lésés exigent l’annulation de la vente que le Tribunal de grande instance de Paris prononce le 13 décembre 1972 pour vice de consentement des vendeurs en raison de l’erreur de substance. Le jugement sera toutefois infirmé par l’arrêt de la Cour d’appel de Paris du 2 février 1976. Au terme d’un marathon juridique, les époux obtiennent gain de cause par l’arrêt du 7 janvier 1987 de la Cour d’appel de Versailles qui confirme le jugement en première instance. Le musée restitue l’œuvre à la famille qui obtient alors la somme de 8 142 500 FF (frais compris) lors d’une nouvelle vacation le 12 décembre 1988. Il faudra cette fois s’acquitter de la somme de 7 millions $ pour acheter un des derniers Poussin en mains privées. Son passé procédurier risque toutefois de ne pas rendre la transaction aisée.
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