| | Lutte contre les insectes nuisibles : la prévention d'abordAmber Xavier-Rowe, chargée de la protection des collections à l'English Heritage, nous présente le cas d'Audley End, dans l'Essex.
Où se trouve Audley End ?
Amber Xavier-Rowe. Audley End est une belle demeure d'époque jacobite, dans l'Essex. Il y a quelques années, nous avons été confrontés à un sérieux problème. Les cheminées avaient en effet été bouchées pour empêcher les oiseaux d'entrer. Mais les nids sont restés dans le conduit. Les insectes s'en nourrissaient et tombaient ensuite sur le sol. Ils se sont notamment attaqués aux rideaux que nous avons dû traiter.
Le contrôle des monuments historiques est-il plus difficile à assurer que celui des musées ?
Amber Xavier-Rowe. En un certain sens, oui. Beaucoup de musées ont une chambre de quarantaine, où l'on place les nouveaux objets en observation. C'est impossible à faire dans le cas d'une demeure qui nous est donnée, ce qui a été le cas pour Audley End en 1998. Ce qui est très important, c'est de surveiller de près non seulement les espaces où le public a accès mais également les réserves ou les bureaux. Ces lieux sont souvent négligés alors qu'ils peuvent abriter des populations d'insectes.
Il n'y a pas de méthode miracle…
Amber Xavier-Rowe. Non, mals la prévention est pour nous la meilleure des politiques. Elle est économique et sans danger et d'autant plus indispensable que les composés chimiques sont progressivement interdits et qu'il serait impensable de continuer à utiliser des produits comme l'arsenic. Ce dernier peut occasionner diverses maladies du sang et ses effets néfastes durent très longtemps. Nous demandons à notre personnel d'utiliser des gants dans la manipulation d'objets qui ont été traités à l'arsenic. Notre méthode de prévention peut sembler très simple mais elle est efficace. Nous plaçons sur le sol de petits bouts de carton, de forme triangulaire, enduits d'une matière collante. Les insectes du type scarabée ont en effet tendance à se déplacer le long des murs. Nous procédons à des relevés quatre fois par an. Ils constituent des indicateurs très fiables. Aussi curieux que cela puisse paraître, cette méthode ne s'est pas encore généralisée. Mais c'est l'un des points sur lesquels nous voulons insister durant la conférence.
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