Art Forum Berlin regarde à l’est

BERLIN. Le nombre restreint de galeries - 154 au lieu de 172 l’année passée - laissait présager une fréquentation en baisse. Mais le 25 septembre, jour du vernissage, la foire, avec 8745 visiteurs, a battu tous ses records d’affluence. C’est qu’Art Forum attire toujours plus un public venu de l’extérieur, comme le remarque Brice Fauché, directeur de la galerie Sollertis de Toulouse : «Cette foire a toujours été difficile, mais elle est devenue plus dynamique. Par rapport aux anciennes, on revoit beaucoup plus de clients et même des collectionneurs de Rhénanie, que l’on rencontre plutôt à Cologne. On sent aussi l’émergence de l’Est avec des acheteurs russes, bulgares et polonais.» Si cette ouverture fait partie du cahier des charges de la foire et est appelée à s’élargir, seules dix galeries ont fait le déplacement cette année - dont Foksal de Varsovie qui a reçu le prix du meilleur stand individuel avec 3000 € à la clé.

Prime aux petites pièces
Du côté des ventes, les résultats semblent corrects mais les avis restent prudents. Pour Gwenolee Zürcher, de la galerie parisienne du même nom, «on subit cette année les répercussions du 11 septembre 2001 mais on a pris beaucoup plus de contacts.» Même constat «mitigé» pour Béatrice Andrieux de la galerie du Jour. Tristram Pye, chez le Londonien Anthony Reynolds, qui s’associe pour la troisième fois à Carlier I Gebauer de Berlin, est plus positif : «Ce n’est pas si différent des autres années. C’est même légèrement meilleur, d’autant que les institutions allemandes et même suisses se sont davantage rendues sur la foire». Si Reynolds a vendu des œuvres importantes de Keith Tyson, de Mark Alexander ou d’Eija-Lisa Ahtila, le constat reste le même pour tous : les grosses pièces s’écoulent difficilement. Art Forum, à l’image du nouveau Berlin, est encore une foire en peine construction.