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Marché

Des objets au goût de muesli

Le Céralin est une nouvelle matière qui ravira les écologistes : elle provient de la transformation de l’enveloppe des grains de céréales.


Pascal Bauer, Coupe ronde
© Philippe Chancel
PARIS. Greenage, une boutique de design «vert» a poussé au numéro 98 de la rue du Bac dans le VIIe arrondissement parisien, fief de Karten et Conran. Si un grain de blé signe la vitrine du spacieux showroom où sont exposés des lampes, des vases ou des tabourets c’est que ces objets domestiques sont en céréales. Le CéralinTM, est une matière biodégradable, obtenue par transformation de l’enveloppe végétale qui entoure le grain, partie non comestible : le son de blé ou la balle de riz, par exemple. Pressée puis chauffée avec un peu d’eau et un liant secret, cette matière donne aux objets un aspect à la fois cartonneux, résineux, croustillant et compact. Tant et si bien que tout a l’air comestible : les lampes dessinées par Gino Rizzi rappellent ces bonbons en forme de soucoupe et au goût d’hostie et qui sont remplies de poudre chimique, les lampes ajourées de Stéphane Bureaux évoquent les éclats de corn flakes, les petits pots «Greenage» semblent pouvoir flotter dans une mer de lait, les «Sphères Galilée» de Zsekely sont alléchantes comme des sorbets, la «Coupe onde» de Bauer ressemble à une nappe de chocolat…


© D.R.
Demain, le 100% végétal
Les auteurs de cette rencontre entre l’industrie alimentaire et le design sont le président et une ancienne responsable du groupe Lustucru, Bernard Skalli et Marie-Thérèse Berling, qui ont créé en août 2000 BSM développement, entreprise de développement du Céralin. «Le Céralin n’est pas encore 100% végétal, mais nous y travaillons», confie Olivier Mathieu, de BSM développement. «D’autres applications industrielles sont en cours de développement. Pour l’instant, le Céralin coûte l’équivalent d’un plastique cher car il s’agit d’un process encore nouveau. Mais ce n’est plus un produit de laboratoire car on en a fait quelque chose.» À ce jour, Greenage, a édité une cinquantaine d’objets. Peut-être est-ce le début de l’âge vert du design : à quand les armoires, les fauteuils, la maison d’Hänsel et Gretel en céréales ?


 Pauline de la Boulaye
24.10.2002