Le néo-impressionnisme abordableUn an après la vente de la collection du docteur Jean Sutter, Maître Binoche retrouve Louis Hayet…
| Louis Hayet, Le Chemin,
technique mixte sur papier,
monogrammé, 21 x 18 cm,
estimation : 4 000 / 5 000 €.
© Binoche. |
PARIS. Au mois de mai 2001, Maître Binoche dispersait 130 œuvres de Louis Hayet réunies par le docteur Jean Sutter. S’il ne s’agissait pas d’œuvres majeures de l’artiste -principalement conservées dans des musées et de grandes collections privées -, la vente avait le mérite de révéler l’artiste sur le marché. Bien qu’il ait occupé une place importante dans la naissance du néo-impressionnisme, Louis Hayet reste en effet largement méconnu. Un phénomène que Guy Dulon, qui rédige son catalogue raisonné, explique de nombreuses manières. «Bien que défendu par des critiques tels que Félix Fénéon ou Gustave Kahn, Hayet n’a pas été reconnu en son temps. Et puis, à la mort de Seurat, il s’est brouillé avec le groupe néo-impressionniste : tous ont suivi Signac dont il ne reconnaissait pas le talent. En plus, il n’a pas cherché à exposer ses œuvres et, après 1900, il a surtout travaillé à des décors de théâtre. Pour finir, il faut ajouter que de très nombreuses œuvres ont été perdues». Pour s’en convaincre, il suffit de savoir comment Guy Dulon a découvert Hayet. Il y a une trentaine d’années, un homme est venu le trouver avec un monceau d’huiles, d’aquarelles et de gouaches trouvées aux abords d’une décharge publique, à côté de Pontoise… certaines d’entre elles portant la mystérieuse signature de l’artiste.
Paysages et scènes nocturnes
La centaine d’œuvres de petit format proposées cette année lève à nouveau le voile sur la carrière de l’artiste. On y trouve quelques pièces tardives, datant des voyages de Louis Hayet dans le Midi de la France, comme une vue du Drac, en Isère (10 000 €). Mais les sujets récurrents sont les paysages des environs de Paris - huiles sur carton et aquarelles, estimées entre et 1 500 et 10 000 € -, ainsi que les scènes nocturnes saisies au crayon : vues de concerts ou descentes aux lampions… Rien que de très normal pour cet artiste qui, contrairement à d’autres grands noms de la peinture du XIXe siècle, devait travailler pour vivre et ne peignait que pendant ses heures de loisirs.
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