L’Irlande au Panthéon

«Certains préjugés présentent l’Irlande comme un pays renfermé sur lui-même et sur son histoire. Nous souhaitons aujourd’hui démontrer le contraire», explique Helen Carey, directrice. Ce n’est pas un hasard si la fondation irlandaise a choisi ce bâtiment, situé à quelques rues du Panthéon, pour accueillir le nouveau centre culturel. Restauré et transformé par François-Joseph Belanger (1744-1818), architecte du chateau de Bagatelle, l’édifice prend le nom de Collège des Irlandais au milieu du XVIIIe siècle. Prison sous la Terreur, hôpital durant la guerre franco-prussienne et centre d’accueil pour l’armée américaine en 1940, cet immeuble de près de 3 500 m2, répartis sur trois étages, naît aujourd’hui à une nouvelle vocation.

Entre tradition et modernité
Financée par le gouvernement irlandais (10,5 millions €), la restauration a débuté il y a deux ans. Ce «lifting» de grande ampleur a veillé à conserver les traces du passé : plaques commémoratives ou inscriptions sur l’architrave de la colonnade. «Ici la tradition soutient la modernité». Pour appuyer ses propos, Helen Carey invite les visiteurs à découvrir la chapelle et la bibliothèque d’époque qui avoisinent une médiathèque «high tech». «Dans ces deux espaces historiques, des lectures, des récitals ou des interventions d’artistes pourront être organisés». Une salle de conférences, un espace d’expositions, quarante-cinq chambres à loyer modéré s’organisent autour d’une cour bordée d’arbres qui recevra bientôt les sphères transparentes de Tina O’Connell. «Je considère ce lieu comme un laboratoire artistique dans lequel vont s’opérer des expériences en tous genres associant la peinture à la musique, le cinéma à la littérature». Au programme des prochains mois, les photographies de paysages de David Farrell, un concert de harpistes à la chapelle, un atelier d’écriture dirigé par Claire Keegan, écrivain en résidence ou une table ronde sur le thème de «L’Irlande et l’Europe».