La guerre en planLes services historiques de l’armée lèvent le voile sur un pan méconnu du patrimoine militaire français.
| Détail de la carte du Jura
réalisée en 1779.
© Service historique de
l’armée de terre. |
VINCENNES. Un observateur emmitouflé dans une épaisse fourrure s’apprête à s’embarquer à bord d’un avion pour photographier le front. Une camionnette équipée suit l’armée en campagne pour développer les clichés aériens. Des interprétateurs constituent des mosaïques photographiques avant de dresser des cartes… Un ensemble de clichés pris pendant la Première Guerre mondiale met en évidence les connaissances de l’armée concernant les techniques de cartographie les plus modernes. Le conflit a en effet été l’occasion pour les militaires de concevoir d’innombrables documents rendant compte, au jour le jour, de l’implantation des tranchées ou de la position des pièces d’artillerie ennemies.
Une histoire longue de trois siècles
Lorsqu’on évoque le patrimoine militaire français, on pense plutôt aux fortifications de Vauban ou aux collections d’armes et d’armures qu’aux documents anciens… Pour y remédier, les services historiques de l’armée présentent une centaine de documents retraçant l’histoire de la cartographie militaire depuis le Neptune françois, le premier atlas hydrographique français, publié en 1693, jusqu’aux réalisations électroniques contemporaines. Le XVIIIe siècle y occupe une place de choix avec le résultat des différentes campagnes lancées sous Louis XV : la Carte de la frontière du Jura, initiée à la fin de la guerre de la Succession d’Autriche, les folios de la Carte des côtes de Bretagne ou les panneaux de la Carte des chasses du roi aux cartouches ornés de vues des châteaux d’Île-de-France, un prestigieux document dont la précision constitua un modèle tout au long du XIXe siècle.
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