Le grand retour des enluminures

Créé en 1937, l’Institut de recherche et d’histoire des textes (IRHT) est à l’origine d’une campagne de microfilmage de manuscrits français et étrangers. Depuis 1979, la section iconographie réalise des diapositives couleurs des miniatures conservées dans les bibliothèques municipales. Son directeur, Jean Glenisson, a obtenu les subventions nécessaires à cette mission de la part de la Direction du livre (créée en 1975) du ministère de la Culture. Depuis plus de vingt ans, une aide annuelle de 91 600 € leur est ainsi attribuée. En 1992, le ministère de l’Éducation nationale a rejoint ce projet en répertoriant les images conservées dans des bibliothèques placées sous sa tutelle : la bibliothèque Mazarine, Sainte-Geneviève ou encore les bibliothèques universitaires de Montpellier et Bordeaux. Bien que les décisions soient prises en commun, les 30 000 clichés déjà réalisés par le ministère de l’Éducation nationale sont présentés sur leur propre site internet.

Tour de France des manuscrits
Il y a trois ans, l’IRHT a suggéré l’abandon du support argentique pour adopter la photo numérique. «Cette technique offre des avantages manifestes : nous ne sommes plus confrontés au problème des pertes d’information de transfert en transfert, les copies sont parfaites et l’on peut même améliorer le rendu des couleurs. Seul inconvénient : nous n’avons pas suffisamment de connaissances sur la conservation de ces supports à long terme», explique Dominique Coq, chef du département des politiques documentaires et patrimoniales à la Direction du livre et de la lecture. À des photos de bonne qualité s’ajoutent des notices complètes utilisant le thesaurus de l’Abbé Garnier, adopté dans le monde entier. «Excepté quelques initiatives à l’étranger, c’est le seul projet au monde de cette envergure. Si pour le moment seulement les deux tiers du travail sont mis en ligne, cela représente déjà plus de 20 000 images numérisées. L’enrichissement se fera progressivement, en janvier prochain, elles seront plus de 50 000.

Une base indispensable…
Indispensable aux chercheurs, mais aussi au grand public, la base Enluminures permet de renouveler la connaissance de l’iconographie de cette période et ainsi de révéler des scènes atypiques contenues dans des manuscrits peu connus comme Saint Eustache et ses enfants attaqués par des fauves de 1505 (Bibliothèque de Tours). Mais l’on attend encore une base de données exhaustive qui réunirait les images de la Bibliothèque nationale de France, uniquement consultables sur place, et celles du ministère de l’Éducation nationale.

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